Le Premier ministre Edouard Philippe a donné raison lundi au ministre de la Transition écologique aux dépens de son collègue de l'Agriculture Stéphane Travert et confirmé l'interdiction des insecticides "tueurs d'abeilles", tranchant un désaccord public au sein du gouvernement. "Le gouvernement a décidé de ne pas revenir sur les dispositions de la loi de 2016. Cet arbitrage a été pris à l'occasion d'une réunion tenue à Matignon le 21 juin dernier", a indiqué Matignon dans un communiqué, tout en précisant qu'un "travail est en cours avec les autorités européennes".
La législation française "n'est pas conforme avec le droit européen", avait déclaré tôt lundi Stéphane Travert sur RMC/BFM TV, interrogé à propos d'un "document de travail" qui déplorait que "la réglementation française aille plus loin que ce qui est prévu par la réglementation de l'UE".
Des propos immédiatement contredits par Nicolas Hulot, qui, dans un tweet en réponse , a assuré que les interdictions de néonicotinoïdes "ne seront pas levées, les arbitrages ont été rendus en ce sens". "Dès lors que la santé est mise en cause, je ne veux faire aucune concession", a insisté Nicolas Hulot un peu plus tard, devant la presse en marge d'un déplacement à Lyon.
Votée dans le cadre de la loi sur la biodiversité de 2016, l'interdiction des néonicotinoïdes, appelés pesticides "tueurs d'abeilles" par leurs détracteurs, a été vivement combattue par le monde agricole, en particulier les producteurs de betteraves, et fait l'objet d'âpres débats au Parlement. La mesure en question prévoit d'interdire dès le 1er septembre 2018, avec des dérogations possibles jusqu'au 1er juillet 2020, les principales molécules de cette catégorie de produits.
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