L’aide médicale d’État (AME) est régulièrement l’objet de polémiques, certains élus et partis politiques étant de fervents défenseurs de sa suppression. C’est donc un grand classique du Parlement qui se jouait mercredi soir en commission des finances de l'Assemblée nationale, dans le cadre du « printemps de l'évaluation des politiques publiques ».
Rapporteure sur les crédits « santé » du budget de l'État, Véronique Louwagie (LR) a d'abord jugé que « l'offre de soins proposée en France aux étrangers en situation irrégulière est très généreuse, et même trop généreuse ». Additionnant l'AME et une dizaine d'autres dispositifs, principalement financés par la Sécu, la députée en a estimé le coût total à au moins 1,5 milliard d'euros en 2020. Trop cher pour Véronique Louwagie, qui a repris les revendications habituelles de la droite en faveur d'une AME « recentrée sur les soins urgents » et d'un tour de vis général afin de « dissuader une immigration irrégulière pour soins » dont elle n'a pas précisé l'ampleur.
900 millions d'euros en 2020
La réplique du ministre Véran n'a pas tardé : « De toute façon ces gens vont être soignés » car « le gros de l'AME, ce sont des situations de détresse ».
Plus de 383 000 étrangers en ont bénéficié l'an dernier, pour un coût d'environ 900 millions d'euros, a-t-il précisé, ajoutant que « la très large majorité de ces dépenses sont nécessaires et incompressibles en l'état actuel de notre pays ». « Ce n'est que la reconnaissance par l'État du fait que des soins sont accordés à des gens qui (en) ont besoin, c'est le principe de réalité », a-t-il insisté. Il faut bien que quelqu'un paie, d'ailleurs « à chaque fois qu'on rogne sur l'AME (...) ça alourdit considérablement la dette des hôpitaux, qui soignent à l'œil ».
Des abus minimes
Pour autant, « il y a sans doute des abus de droit » et « des problèmes avec certains pays, notamment d'Europe de l'Est », qu'il « faut regarder avec lucidité ». « Mais ce n'est pas la règle », a-t-il assuré, assénant dans une ultime tirade: « On ne traverse pas la Méditerranée sur une barque de fortune parce qu'il y a l'AME et que les soins pour le diabète ne coûteront pas cher ».
avec AFP
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