Comment les élus français ont-ils perçu l’action menée par l’État en réponse à la crise du Covid-19 ? À la demande d’Action Santé Mondiale, l’institut de sondage Harris Interactive, en partenariat avec Toluna, a réalisé une enquête auprès d’un échantillon de 113 parlementaires (62 députés et 51 sénateurs). Ceux-ci sont classés par courants politiques : gauche (Nupes à l’Assemblée et différents groupes sénatoriaux) ; centre, dont la majorité présidentielle et droite (Les Républicains). Cette enquête a été réalisée par téléphone du 27 février au 21 mars 2023.
Dans l’ensemble, près de 7 parlementaires sur 10 estiment que la France a été à la hauteur dans sa réponse à la pandémie de Covid-19, « avec une forte disparité entre les parlementaires de la majorité présidentielle et les parlementaires de gauche comme de droite », note Harris. En effet, la gauche (50 %) et la droite (52 %) contrastent avec le centre/majorité présidentielle (91 %).
Le manque de préparation pointé du doigt
Les parlementaires indiquent néanmoins avoir été marqués par les difficultés qui ont caractérisé cette crise, notamment celles rencontrées par le système de santé et les hôpitaux (66 %), le manque de préparation des autorités de façon générale (65 %), les bénéfices records des entreprises pharmaceutiques sur la période (41 %), la rapidité avec laquelle un vaccin a été trouvé (39 %) mais aussi par le mouvement des « anti-vaccins » (30 %) ou la fermeture rapide des frontières (27 %).
Afin de réduire les inégalités en termes de taux de vaccination entre les pays, les parlementaires estiment principalement que la France devrait se positionner en faveur de la levée des brevets sur les vaccins contre le Covid-19 (43 % un avis partagé plus encore par les parlementaires de gauche à 67 %) plutôt que de mobiliser les entreprises pharmaceutiques pour qu’elles fassent des dons de doses (26 %, l'idée trouvant un écho plus favorable à droite, à 35 %) ou d’aider au développement de capacités de production de vaccins dans les pays pauvres (18 %). Pour 26 % de la droite, ce n’est pas la responsabilité de la France.
Vers une nouvelle pandémie ?
Enfin, dans cette enquête était abordée la perspective d’une nouvelle pandémie. À cet égard, plus de 8 parlementaires sur 10 estiment probable qu’une nouvelle pandémie du même type que celle du Covid-19 se déclare dans les prochaines années ; 23 % en sont même certains. Les parlementaires estiment que la communauté internationale est « bien préparée » à 53 % ; un chiffre qui monte à 58 % pour la France elle-même. Mais 65 % d’entre eux estiment que la France doit s’organiser au niveau international, avec une action coordonnée entre États.
Et pour lutter contre une prochaine pandémie, les parlementaires estiment avant tout que la France devrait prendre des mesures en faveur du renforcement du système hospitalier (39 %), de la relocalisation de la production de vaccins et de médicaments (38 %) ou d’attribuer le statut de biens d’importance mondiale aux éventuels vaccins et traitements qui seraient développés contre une nouvelle pandémie, afin que ceux-ci ne soient pas vendus selon les règles de marché habituelles (15 %).
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