Après avoir fait une première entrée plutôt remarquée aux élections professionnelles aux URPS, — enregistrant 17,08 % des suffrages dans le collège généraliste (16, 67 % dans le collège spécialiste), l'UFML-S a donné ce vendredi matin sa première conférence de presse post-élections.
Lors de cette conférence, le Dr Jérôme Marty, à la tête de l'UFML-S a déploré la « participation très faible » à cette élection. Une abstention que le généraliste de Fronton impute à la « situation sanitaire », au « vote électronique » mais surtout à un « à-quoi-bonisme » né d'un « désamour » grandissant de la population médicale pour les syndicats.
Lui veut faire « bouger les choses » et montrer aux médecins que « rien n'est inéluctable ». Son cheval de bataille ? « Donner des moyens à la médecine libérale » et sortir de la « tutelle de l'État ».
Le tiers payant, l'Ondam et la télémédecine dans la ligne de mire de l'UFMLS
En vue des futures négociations conventionnelles, —auxquelles l'UFML-S devrait prendre part, s'il obtient la représentativité et s'il s'allie avec d'autres syndicats, le Dr Jérôme Marty a évoqué plusieurs dossiers qui méritent selon lui d'être remis sur la table.
Parmi ces dossiers, le tiers payant, qui doit selon le président de l'UFML-S : « être diminué partout et laissé à une portion extrêmement congrue » : « Le tiers payant est un casus belli qui n'est absolument pas applicable à la médecine, on ne peut pas l'accepter car il crée un lien de dépendance entre celui qui le finance et celui qui le prescrit » précise-t-il.
Le président de l'UFML-S a également rappelé sa volonté de déconnecter les rémunérations des médecins de l’évolution des dépenses de santé (Ondam). Selon lui le « politique doit cesser de se réfugier derrière l'Ondam » et prendre « sa responsabilité pleine et entière sur la définition d'un bon tarif de consultation pour la médecine. »
Il a par ailleurs prévenu : « Nous ne serons pas de ceux qui signent des victoires à la Pyrrhus et nous n'accepterons rien si de réels gains ne sont pas engagés ». Concernant la rémunération des médecins, le président de l'UFML-S estime que l'ensemble des praticiens doit pouvoir accéder à « des honoraires libres ».
Au sujet de la télémédecine, dont les modalités d'exercice sont détaillées dans l'avenant 6, le président de l'UFML-S a annoncé vouloir « mettre des garde-fous » vis-à-vis de Qare notamment afin que soient encadrées ces consultations pour éviter que « le monde joue au docteur ».
Vers un jeu d'alliance avec la FMF et le SML ?
Lors de cette réunion, le Dr Jérôme Marty a exprimé son ambition de nouer des alliances avec la FMF et le SML. L'objectif ? Constituer une majorité de gouvernance au sein de bureaux mais également au niveau national pour les futures négociations conventionnelles.
Si le Dr Jérôme Marty avoue n'être « qu'au début de ces discussions » avec la FMF et la SML, il précise qu'« aucune ligne programmatique » mise à part « la défense de la médecine libérale » n'a été décidée, il assure toutefois ne pas avoir reçu « de refus ou d'opposition massive » de la part des deux syndicats.
Selon lui, ce jeu d'alliances pourrait permettre à ces trois syndicats de faire « bloc uni », et d'être « d'un côté le pendant de MG France », « de l'autre celui d'Avenir-Spé », les deux syndicats monocatégoriels arrivés respectivement en tête dans le collège généraliste et le collège spécialiste.
Si rien n'est fait, le généraliste de Fronton craint un manque de visibilité lors des négociations :
« Si tôt ou tard le politique voit deux grosses colonnes monocatégorielles face à un essaimage du reste des autres syndicats, il risque de proposer deux conventions séparées. Ce serait terrible pour la médecine et nous ne voulons pas ça. Il faut que l'on crée une vraie puissance libérale ! »
Profiter de la présidentielle pour défendre ses idées auprès des politiques
En vue des présidentielles, le Dr Jérôme Marty a exprimé sa volonté de porter ses idées auprès des différents groupes politiques :
« La présidentielle peut être un outil d'accélération de nos idées. Nous envisageons de rentrer en contact avec l'ensemble des candidats pour essayer d'influer sur les orientations programmatiques de leurs différentes lignes » a-t-il indiqué lors de la conférence de presse.
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