« Ce n’est pas parce que dans tel ou tel endroit il y a des problèmes de démographie médicale qu’il faut modifier le rôle et les missions de chacun. Le métier de médecin et de pharmacien sont deux métiers différents avec des missions différentes. Il faut respecter le contour de ces métiers. Le médecin prescrit, le pharmacien délivre. Respectons le, c’est fondamental pour maintenir une bonne qualité de prise en charge des patients » met en garde le Dr Jean-Paul Ortiz.

Dû côté de la FMF, le son de cloche est le même. « Au lieu de donner la possibilité aux pharmaciens de soigner pourquoi le gouvernement ne favorise-t-il pas l’implantation de médecins dans les zones où il n'y en a pas ? On sait que la démographie va diminuer dans les cinq ans à venir... Si on continue comme ça demain ce sont les aides soignantes qui auront le rôle des médecins », alerte le Dr Stéphane Pinard, médecin généraliste et président des généralistes de la FMF. 

Une expérimentation en Bretagne signée en février

Le Dr Nikan Mohtadi, président de l'URPS de Bretagne et médecin généraliste se dit quant à lui « outré » par l'entrée en vigueur de ce décret. En février, il avait signé une expérimentation avec l'URPS des pharmaciens de Bretagne visant à « favoriser la coopération interprofessionnelle entre médecin généraliste et pharmacien ».

Mais selon lui, aucune « généralisation » n'avait été envisagée : « Tout l'enjeu de ce test était d'évaluer les difficultés rencontrées sur des territoires où la densité médicale est faible. Hors l'expérimentation n'a même pas débutée, ce décret ne se base donc sur aucun résultat », déplore-t-il, estimant que des « étapes ont été brûlées » par le gouvernement.

(Mis à jour le 01/06/2021 à 18 h )