Plusieurs milliers de sages-femmes ont défilé à nouveau mercredi à Paris. Pour la troisième fois depuis le début de la grève en octobre, les sages-femmes, dont beaucoup de jeunes, sont parties de la place Denfert-Rochereau (XIVe) à l'heure du déjeuner, pour rejoindre le ministère de la Santé (VIIe), à trois kilomètres de là. Le cortège a rassemblé près de 5.000 personnes selon le collectif, et 2.000 selon la police.
Au-dessus du cortège de blouses et masques blancs, une pancarte met en garde : "Dernier avertissement on n'a pas peur du sang..." D'autres slogans ont pris directement pour cible la ministre de la Santé Marisol Touraine : "Marisol, on en a ras le col", "Marisol, plus c'est long moins c'est bon" ou encore "Sage-femme formidable cherche ministre responsable".
Un conflit qui s’éternise
Les manifestants estiment que le ministère joue la montre dans ce conflit qui s'éternise et ne provoque pas de grandes perturbations, les sages-femmes étant assignées pour prendre en charge normalement les patientes. Le collectif d'organisations à l'origine du mouvement demande notamment que les sages-femmes hospitalières puissent sortir de la fonction publique et obtenir un statut sur le modèle des médecins (praticien hospitalier). Mais cette revendication n'est pas soutenue par une intersyndicale de la fonction publique (CGT, CFDT, FO, SUD, Unsa), qui y voit une source de précarité pour la profession.
Cette divergence de fond se cristallise dans l'un des groupes de travail mis en place par le ministère, qui se réunissait pour la huitième fois en début d'après-midi. Marisol Touraine a déclaré mardi à l'Assemblée nationale qu'elle recevrait les conclusions de ce groupe de travail "dans quelques jours". "A partir de là, je prendrai des décisions", a-t-elle affirmé, sans donner de date précise. Le collectif s'est trouvé ces dernières semaines sous les tirs croisés de l'intersyndicale de la fonction publique et des intersyndicales de praticiens hospitaliers qui jugent que l'émancipation des sages-femmes risque de désorganiser les maternités.
Transition de genre : la Cpam du Bas-Rhin devant la justice
Plus de 3 700 décès en France liés à la chaleur en 2024, un bilan moins lourd que les deux étés précédents
Affaire Le Scouarnec : l'Ordre des médecins accusé une fois de plus de corporatisme
Procès Le Scouarnec : la Ciivise appelle à mettre fin aux « silences » qui permettent les crimes