Pour l’instant, tout va bien pour la santé des femmes, quoique… Des signaux d’alerte s’allument qui témoignent d’un ralentissement de l’augmentation de l’espérance de vie. Selon le tableau dressé par la Drees (Direction de la recherche des études, de l’évaluation et des statistiques), les Françaises bénéficient d’une espérance de vie élevée. Elle s’élève à 85 ans. Pour autant cette progression a ralenti en dix ans. Ainsi a été gagné 1,2 an. Dans le même temps, celle des hommes a bondi de 2,2 ans. Surtout, faut-il envisager pour la première fois un retournement de tendance ?
Recul de l’espérance de vie de 0,4 ans
Un recul de l’espérance de vie entre 2014 et 2015 de 0,4 ans pour les femmes a été observé. Cette réduction est la plus importante depuis l’après-guerre. En effet des diminutions ponctuelles se sont produites en 2003, 2005,2008 et 2012. Mais elles étaient toujours inférieures à 0,2 ans. Les experts avancent une explication conjoncturelle. Cette-année-là, une forte épidémie de grippe avait frappé la France, touchant des personnes âgées, fragiles et donc des femmes, les plus nombreuses dans cette classe d’âge. Mais des facteurs structurels expliquent peut-être ce mauvais chiffre encore isolé comme l’obésité ou la consommation de tabac.
Mortalité liée à la consommation de tabac en hausse
En effet, la mortalité liée à la consommation de tabac au cours de cette période s’est en effet détériorée chez les femmes (+38 %). Elle est en revanche en franche régression chez les hommes (-27 %). Ce résultat se traduit par une accélération de l’incidence du cancer du poumon depuis 2005. Le taux de mortalité est également en hausse. Il est désormais proche de celui du cancer du sein. Là encore, l’incidence et la mortalité, certes plus élevées chez l’homme sont en nette décroissance.
Cardio-vasculaires : progrès moindres chez les femmes
Cet écart négatif au détriment des Françaises est retrouvé dans d’autres pathologies, notamment dans la sphère cardio-vasculaire. Pour les cardiopathies ischémiques, les progrès enregistrés en ce qui concerne la mortalité sont plus modestes chez les femmes (-26 %) que chez les hommes (-42 %). Quant aux hospitalisations pour accident vasculaire cérébral, elles grimpent de 20 % chez les femmes âgées de moins de 65 ans alors que leur nombre se stabilise chez les plus de 65 ans.
Ce même phénomène s’observe en pneumologie. Il existe une forte augmentation de l’incidence des hospitalisations pour exacerbation de la BPCO à tout âge et surtout chez les femmes de moins de 65 ans. Elle a bondi de +134 % entre 2002 et 2014. Sans surprise, la mortalité a presque doublé (+93 %). Or, elle n’a pas été modifiée chez les hommes de tout âge ainsi que chez les femmes de 65 ans et plus.
Bref, l’ensemble des indicateurs révèle une dynamique d’évolution défavorable aux femmes de moins de 65 ans. Cette situation n’a rien de définitif. L’action de santé publique menée actuellement sur la réduction de consommation de tabac devrait infléchir la tendance. D’autres leviers pour améliorer la santé des femmes sont possibles. L’incitation à la pratique sportive, à une alimentation plus saine participe à ce mouvement de fond. A ce jour, 15 % des femmes seraient atteintes d’obésité. Il n’y a donc pas ici de fatalité.
L'état de santé de la population en France, rapport 2017 : http://drees.social-sante.gouv.fr/etudes-et-statistiques/publications/r…
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