29 % des Français se sont rendus aux urgences en 2018, selon un sondage Ipsos réalisé pour le compte de la Fédération hospitalière de France (FHF). Sur ce sujet, le géographe Jean-Marc Macé (au Cnam) a réalisé une cartographie à partir de données médico-administratives qui a été publiée par nos confrères d'Hospimedia. Objectif : comprendre les habitudes des usagers sur le recours aux urgences hospitalières.
Résultats, sont recensés plus de 17 millions de primo-passages pour des soins d'urgences. 84% de ces passages sont pris en charge dans 455 hôpitaux, établissements de santé privés d'intérêt collectif (Espic) ou hôpitaux d'instruction des armées. Les 152 établissements privés commerciaux assurent la prise en charge de 2,7 millions de passage. En moyenne globale, seulement 18% des passages sont suivis d'une hospitalisation. Les chiffres bruts issus des données, qui ne prennent pas en compte la gravité de l'état du patient à l'entrée des urgences, montrent une diversité des taux d'hospitalisations à l'issue d'un passage aux urgences.
Si l'on focalise sur quelques établissements, les données sont très hétérogènes. L'hôpital Saint Louis (Paris X) comptabilise presque 26 000 passages aux urgences, avec seulement un chiffre de 10,3 % d'hospitalisations. Au CH de Draguigan, sur presque 37 000 passages, presque un tiers des patients (27,6 %) a été ensuite hospitalisé. Au Chu de Bordeaux, presque 22 % des passages aux urgences se sont conclues par une hospitalisation. Aux HCL (regroupement Herriot), sur presque 190 000 passages aux urgences, seuls 2,4 % sont suivis d'hospitalisation. Au CHRU de Rennes, sur plus de 75 000 passages, 14 % se soldent ensuite par une hospitalisation. Moins de 1% de la file active des urgences des cliniques du Tonkin à Villeurbanne (Rhône) et Via Domitia à Lunel (Hérault) ou du CH de Pont-de-Beauvoisin débouche sur une hospitalisation.
Qu'est-ce qui explique cette hétérogénéité dans les résultats ? Quels critères favorisent l'hospitalisation ou pas ? Nous sommes dans l'attente d'une autre étude pour obtenir une interprétation plus fine de ces données.
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