« Les objectifs volontaristes du gouvernement se sont confrontés au réel », introduit Stéphanie Goujon, rapporteure de la Commission temporaire du Cese chargée du point d'étape des travaux réalisés autour de la saisine gouvernementale « vaccination » présentés le 23 février. Et d'enfoncer le clou : « Bien qu'essentielles, les priorités sanitaires ne suffisent pas à elles seules à définir une stratégie vaccinale. » D'où l'émission de premières recommandations. La plus surprenante est sans doute le fait d'obliger les laboratoires pharmaceutiques à contracter des licences d'office « pour peser sur le nœud gordien de l'approvisionnement [en doses] et le desserrer ». Second point, la logistique pourrait être améliorée avec des indicateurs de performance (comme le taux de pertes). La commission insiste aussi à deux reprises sur la nécessité de clarifier l'information et la communication auprès du grand public « jugée confuse, parfois anxiogène et saturante en raison d'une multiplicité d'émetteurs ». Enfin, l'accent est mis sur la territorialisation (réseau de proximité des pharmaciens, systématisation des unités mobiles) une fois les doses acquises.
« La prouesse industrielle est en cours »
Olivier Véran a répondu aussitôt. Sur les licences d'office, il a exprimé sa confiance envers les laboratoires : « La prouesse scientifique a été réalisée, la prouesse industrielle est en cours. Nous ne pouvons pas prendre le brevet aux laboratoires et produire à leur place, mais nous pouvons leur demander de produire les doses des autres, ce qui est une première. » Concernant la transparence des données, le ministre a évoqué leur publication en open data sur le site data.gouv.fr et a répété le choix de la politique vaccinale du gouvernement sur des petits centres nombreux (1 200) qui sont tous livrés dès que les doses arrivent. Quant à la territorialisation, elle sera mise en œuvre avec le vaccin Astrazeneca, a assuré le ministre : « En 48 heures, 30 000 mg se sont portés volontaires pour vacciner », a-t-il rappelé. Enfin, Olivier Véran a mentionné la variabilité des données scientifiques : une première étude (qui doit être encore validée) a en effet révélé une efficacité forte chez les personnes de plus de 65 ans.
Des interrogations sociétales demeurent sur l'obligation vaccinale des soignants en Ehpad et sur la mise en application du passeport vaccinal. Sur ce dernier point, « avec 4 millions de personnes vaccinées seulement, il est encore trop tôt pour prendre une décision », a-t-il conclu. D'ailleurs, ce dernier point fait partie des prochains travaux de la commission temporaire du Cese et du collectif citoyens, à savoir « l'accessibilité universelle du vaccin et le très controversé passeport vaccinal », cite Stéphanie Goujon.
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