« Ségrégation » entre les praticiens hospitaliers. Le Pr. Stanislas Chaussade, responsable d’un groupement hospitalier (GH) parisien, ne mâche pas ses mots s’agissant de la réforme du temps de travail des urgentistes. Conclue suite à la grève éclair des urgentistes fin 2014, la nouvelle organisation prévoit que ces médecins travaillent 39 heures par semaine aux urgences et puissent se consacrer, pour un maximum de 48 heures au total, à de la recherche ou toute autre activité non clinique. Quant aux autres praticiens hospitaliers, ils continuent de travailler « 48 heures par semaine », note Stanislas Chaussade. Une différence de traitement qui répond, selon lui, à des considérations syndicales et politiques.
La mise en œuvre de ces modalités de réductions du temps de travail s’avère également financièrement contestable aux yeux du professeur de gastro-entérologie à Cochin. Car, pour répondre à cette nouvelle organisation, l’AP-HP envisage « la création de 26 postes aux urgences », explique-t-il, pour un coût total de « 3 millions d’euros ». Et ce alors même que « plus de 4 millions d’euros d’économies » sont demandées au personnel pour l’année en cours, dont 600 000 au sein de son GH souligne-t-il. « S’il manque des effectifs aux urgences, il faut les mettre, mais pas en déshabillant les autres services (…) sans concertation », poursuit-il, avertissant la direction de l’AP-HP de son « refus d’appliquer le plan d’efficience sur les effectifs médicaux » au sein de son GH pour 2 015.
Évaluant le coût de cette réforme du temps de travail des urgentistes à 90 millions d’euros, la Fédération hospitalière de France (FHF) a elle aussi contesté la circulaire de mise en œuvre. Également demandeurs d’une réforme de leur temps de travail, les autres praticiens hospitaliers attendent pour leur part la rentrée et le « plan d’action » promis par le Ministère de la santé suite au rapport de Jacky Le Menn.
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