La rénovation de la politique vaccinale annoncée mardi par Marisol Touraine, a ses partisans… Et ses détracteurs. L’un des quatre axes du plan d’action de la ministre prévoit la mise en place, par les industriels, de plans de gestion des pénuries des vaccins inscrits au calendrier vaccinal. Une obligation assortie de sanctions en cas de non-respect qui n’est pas du goût des intéressés. « Ce n’est pas en sanctionnant les industriels que l’on va résoudre le problème des ruptures d’approvisionnement de vaccins, mais en clarifiant l’offre et la demande » en France, juge ainsi Patrick Errard. Pour le président du Leem, « il y a rupture d’approvisionnement quand il n’y a pas de lisibilité ». Et d’ajouter que la politique vaccinale française est « tantôt sur un pied droit, tantôt sur un pied gauche », avec des vaccins obligatoires et d’autres seulement recommandés. Par ailleurs, le directeur général d’Astellas dans l’hexagone, rappelle que la demande de vaccins « n’est pas franco-franchouillarde, elle n’a pas de frontières ». Selon le Leem, 85 % des vaccins produits en France sont exportés et près de 80 % de ceux distribués dans le monde sont fabriqués en Europe.
Les réticences du Leem n’empêchent toutefois pas Patrick Errard de trouver « bonne » la démarche de Marisol Touraine en ce qu’elle vise à « clarifier les choses, à informer et à rassurer » l’opinion publique sur le bien-fondé de la vaccination, ainsi qu’à « harmoniser » la politique nationale en la matière avec les autres pays européens.
Les annonces de la ministre de la santé à propos de l’approvisionnement des vaccins n’ont pas davantage convaincu le Ciss. En effet, le Collectif interassociatif sur la santé (Ciss) aurait « aimé plus de précisions sur les ruptures d’approvisionnement car le dispositif de prévention de ces ruptures ne nous paraît pas bien assuré ». Cela dit, le Collectif juge « la concertation citoyenne bienvenue ». « C’est une bonne nouvelle, et les trois étapes annoncées pour cette concertation révèlent un choix méthodologique de nature à garantir la sérénité des échanges et leur aboutissement ». Car, pour le Ciss, « seule une telle dynamique pourra en effet, si elle mobilise assez largement nos concitoyens, aboutir au consensus nécessaire pour relancer une politique vaccinale forte dans notre pays ». Sans plus attendre, le Ciss « a décidé d’organiser une réflexion entre ses associations membres en vue d’établir (…) sa contribution à la concertation citoyenne ».
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