Le vieillissement de la population atteinte par le VIH demande à anticiper la réflexion avant que ces personnes ne soient en perte d’autonomie. Deux aspects vont devoir être pris en considération au niveau des établissements qui les accueilleront demain : le premier correspond au fait que le Sida est encore perçu par certains comme une maladie touchant les jeunes, même de la part des professionnels de santé. Le second correspond à la confidentialité et au secret médical, qui sont des notions un peu moins implantées dans les établissements médico-sociaux que dans les hôpitaux. Il faudra donc fournir un gros effort en matière de formation des personnels, même si la problématique du VIH ne concernera qu’une ou deux personnes par établissement.
Vieillir avec le VIH
De plus en plus de personnes vivent avec le VIH grâce à l’amélioration de l’efficacité des traitements. En 2011, 41,2 % des personnes contaminées avaient plus de 50 ans et ce chiffre a certainement dépassé les 50 % depuis. Le « bien-vieillir VIH » est une question qui a donc émergé du côté des patients comme de celui des professionnels ces dernières années.
Les résultats des études sont clairs : le VIH est un élément fragilisant supplémentaire dans le processus de vieillissement qui inquiète les patients. À leurs yeux, cette dimension n’est pas suffisamment prise en compte par les professionnels de santé. Pourtant, il engendre de la fatigue, des problèmes médicaux et une « dégradation corporelle » (lipodystrophie liée au traitement) qui accentue l’appréhension vis-à-vis de l’avancée en âge. Pour les personnes interrogées, l’isolement et le sentiment de solitude peuvent être accentués par la rupture du réseau social dans certaines situations (coming out, toxicomanies, absence d’activité professionnelle…). Le lieu de vie ou le logement à venir, l’évolution de l’état de santé et la question des ressources financières – souvent insuffisantes – se posent pour ces personnes.
Sénescence et comorbidités du VIH
On estime que 50 % des séropositifs des pays développés ont plus de 50 ans. Or, on sait que les personnes les plus âgées ont un comportement sexuel plus à risque, notamment la population masculine et non-homosexuelle (Déni du risque, moins de safer sex…). On sait aussi que les personnes les plus âgées ont un risque plus élevé d'évolution rapide vers le Sida. Une personne VIH qui vieillit peut être exposée à de nombreuses comorbidités : ostéoporose, sarcopénie, atteinte cardio-vasculaire, diabète, dyslipidémie, cancers (hors tumeurs non classantes Sida type Kaposi). Toutes ces pathologies apparaissent plus précocement chez les personnes infectées que dans la population générale (10-15 ans avant en moyenne). Ceci s’explique par l’action du virus lui-même sur l’immunité – même en cas de traitement bien conduit – par la toxicité du traitement (thymidiniques inhibiteurs de la transcriptase inverse virale, stavudine, zidovudine…) et par des cofacteurs liés à l’environnement (sexe, tabagisme, sédentarité, alcool, équilibre alimentaire…). Un patient VIH âgé de 50 ans peut donc être considéré comme une personne de 60-65 ans sur le plan médical.
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