Courrier des lecteurs

Sécu étudiante : enfin une très bonne décision !

Publié le 16/09/2019

La rentrée a été l’occasion d’apprendre une très bonne nouvelle grâce à nos chers médias professionnels (Le Quotidien en premier) : la sécurité sociale étudiante n’existe plus. Cette promesse électorale de notre Président est devenue réalité. Cette décision importante nous montre la volonté du gouvernement à résoudre cet épineux problème de la couverture sociale des étudiants.

Nombreux sont les professionnels de santé (j’en suis un de ceux-là) qui se sont mobilisés ces dernières années pour dénoncer l’inefficacité de cette couverture sociale. Supprimer cette usine à gaz c’est une chose, mais j’espère (tout comme certains confrères) qu’un audit sera réalisé au sein des structures en charge de la santé des étudiants ; certaines ayant eu une gestion très critiquable et intolérable !

Comment une Sécurité Sociale étudiante, avec un apport financier non négligeable de la part des cotisants très nombreux, a-t-elle pu être en faillite ? Il ne faut pas oublier que la plupart des étudiants ne consultent que très rarement le médecin, et représentaient donc une manne financière pour ces centres. De ce fait, ils devaient être excédentaires.

Le plus inique, c’est de voir que certains étudiants n’ont pu, pour des raisons de timing de volonté plus ou moins compréhensible ou d’absence de carte vitale, accéder à des soins adéquats. Je me rappelle fort bien qu’en 2012 un jeune étudiant, pour gagner un peu d’argent durant les vacances scolaires, avait travaillé dans un restaurant. Au décours de cette activité il s’était infecté au niveau d’une main, suite à une plaie effectuée avec un couteau. Malgré des papiers effectués en règle par l’employeur, son centre de Sécurité Sociale avait toujours refusé l’accident de travail.

Outre le problème du paiement à ce titre des différents professionnels de santé, se posait la question de la reconnaissance d’une pathologie réelle ! Aussi, nous ne pouvons qu’applaudir en ce qui concerne la décision de supprimer un système défaillant, et inefficace.

De plus, il est triste de voir que la Sécurité Sociale étudiante avait pour rôle de prendre en charge des jeunes dont certains vivent dans une précarité plus ou moins importante. Comme tout contribuable français, j’espère que les responsables (s’il y en a) de cette gabegie financière seront condamnés, et paieront le prix fort de cet abus de faiblesse.

« Je plains la faiblesse comme je plains un orphelin » Barratin A.

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Dr Pierre Frances Médecin généraliste, Banyuls-sur-mer (66)

Source : Le Quotidien du médecin