IL N’EST PAS DE CANCER qui ne soit associé à des douleurs résultant d’excès de nociception et d’atteintes neurologiques. Si d’important progrès ont été faits dans la prise en charge du traitement de fond, avec une nette augmentation de l’utilisation des substances opioïdes depuis 1991, « Plus de 60 % des patients se plaignent d’accès douloureux paroxystiques (ADP) qui altèrent leur qualité de vie en accroissant le handicap fonctionnel (marche, activité), en perturbant le sommeil et en étant source d’anxiété et de dépression », souligne le Dr Jean Bruxelles (Paris). Ces ADP sont définis comme une exacerbation transitoire de la douleur à un niveau intense ou très intense chez un patient qui a une douleur de fond adéquatement contrôlée par un traitement antalgique (opioïde). Les ADP - modérés à très intenses - surviennent en moyenne 4 à 7 fois par jour, sans relation avec le type de douleur bien que le site soit identique dans 90 % des cas. Ils ont la particularité d’atteindre le pic algique en 3 minutes pour disparaître au bout de trente minutes chez près de la moitié des patients. En pratique, le traitement de fond ne peut agir sur ces pics douloureux sous peine d’utiliser une posologie exposant à des effets secondaires délétères. Par ailleurs, et pour la plupart des molécules utilisées de façon intermittentes, par voie orale, en complément du traitement de fond, le profil pharmacocinétique n’est pas adapté au profil de survenue des ADP : effets antalgiques retardés et durée de l’effet prolongé au-delà de celui de la crise.
Comprimé sublingual.
Comme le précise le Dr Ivan Krakowski (Vanduvre-Lès-Nancy), « le traitement idéal doit avoir une action rapide, de courte durée, des effets secondaires limités. De plus, il doit être facile à utiliser et d’un coût raisonnable » Abstral, qui contient du citrate de fentanyl, répond grâce à sa technologie innovante à ces exigences pharmacocinétiques. Sous forme de comprimé sublingual, sa dissolution très rapide (3 à 4 minutes) permet d’obtenir très vite une concentration plasmatique efficace et son profil cinétique couvre au plus près les ADP. Les études de phase 2 et 3 ont montré un soulagement de la douleur significatif dès la dixième minute, maintenu à 60 minutes avec un profil de tolérance similaire à celui d’un morphinique. Abstral, qui devrait être commercialisé prochainement, est disponible en six dosages permettant au patient d’effectuer une titration progressive en débutant par un comprimé de 100 microgrammes et en adaptant son traitement. Comme tous les stupéfiants, la prescription d’Abstral est limitée à 28 jours et sa délivrance à 7 jours. Il peut être prescrit par les médecins spécialistes et par les généralistes.
D’après une conférence de presse des Laboratoires ProStrakan.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024