UN QUART des Français se déclarent fumeurs. Parmi ceux-ci, 78 % allument entre une et dix cigarettes après 19 heures. 93 % fument le soir ou la nuit car cela représente - pour eux - un moment de détente. Et 85 % trouvent difficile de ne pas fumer lorsqu’ils sortent le soir ou la nuit avec des fumeurs. Tels sont les résultats de l’enquête réalisée par l’Ifop pour NiQuitin*. D’après Damien Philippot, directeur d’études Ifop, « ce sont surtout les 25-34 ans et ceux qui habitent dans les communes rurales qui éprouvent le plus de difficultés à se séparer de la cigarette le soir lorsqu’ils sortent. De fait, les résidents des zones rurales sortent davantage chez leurs amis qu’au restaurant, cela peut expliquer qu’ils soient particulièrement tentés par la cigarette le soir ». Le Dr Marion Adler, tabacologue à l’hôpital Antoine Béclère, partage cet avis : « les fumeurs souffrent non seulement de la dépendance physique liée à la nicotine, mais aussi, d’une dépendance psychologique, ce qui explique qu’ils sont entraînés à allumer une cigarette quand ils voient des fumeurs autour d’eux. Les moments de convivialités, les dîners chez les amis sont particulièrement propice au tabagisme ». Par ailleurs, plus d’un tiers des fumeurs sortent fumer - à chaque fois qu’ils en ont envie - lorsqu’ils sont invités en soirée chez des amis non fumeurs.
À l’inverse, les sorties au restaurant permettent de diminuer la consommation de cigarette le soir. « La loi d’interdiction de fumer dans les lieux publics a permis d’aider les gens à moins s’intoxiquer en réduisant leur consommation de cigarettes. Cette loi est également très bénéfique pour ceux qui sont en cours de sevrage tabagique », rappelle le Dr Adler. Lors d’une soirée au restaurant ou dans un bar, une grande partie des personnes interrogées sort - tout de même - pour fumer au moins une fois (43 %). Et 28 % sortent deux fois.
Réapprendre la vie sans tabac.
Lorsqu’ils fument le soir ou la nuit, les Français préfèrent sortir à l’extérieur de leur domicile : 53% fument sur leur balcon, dans leur jardin ou devant chez eux, 41 %, devant la télévision, 30 % devant l’ordinateur et 10 % à table. « Les personnes âgées et/ou sans enfants fument davantage chez elles le soir que celles qui ont des enfants. De fait, les parents sont désormais bien sensibilisés aux risques du tabagisme passif pour la santé. Ils sont aussi plus nombreux que les jeunes sans enfants, à vouloir arrêter de fumer », souligne le Dr Marion Adler.
L’addiction au tabac le soir ou la nuit est variable d’un fumeur à l’autre : 74 % des personnes interrogées ne peuvent pas se passer de leur cigarette après le repas du soir, 18 % font des kilomètres le soir ou la nuit pour en trouver et 12 % se relèvent le soir ou la nuit pour fumer. Enfin, un fumeur sur deux avoue allumer une cigarette occasionnellement ou souvent, après l’amour, le soir. « La nicotine, drogue extrêmement puissante, agit en quelques secondes sur une zone particulière du cerveau, celle du plaisir. Les fumeurs disent que la cigarette les aident à se détendre alors que celle-ci leur permet juste de ne pas ressentir un état de manque pouvant s’exprimer sous forme de stress, d’angoisse ou d’énervement. Ils sont victimes d’une maladie chronique, celle de la dépendance à la nicotine. En consultation, j’explique à mes patients que le réapprentissage d’une vie sans tabac doit se faire de manière progressive, sans souffrance, notamment par le biais de substituts nicotiniques », conclut le Dr Adler.
*NiQuitin est une marque du laboratoire GSK comprenant 18 références de produits (patchs et comprimés) spécialisés dans le sevrage tabagique.
**Étude NiQuitin/Ifop réalisée du 7 au 9 février 2012 sur un échantillon de 502 fumeurs, extrait d’un échantillon de 1981 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
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