L’ÉVALUATION de la douleur repose sur la nature et l’intensité des symptômes, mais il faut aussi prendre en compte les croyances du patient et ses comportements plus ou moins inadaptés, explique le Dr Françoise Laroche (Paris). Cette évaluation intègre son niveau de connaissances médicales, son parcours antérieur, ses attentes de résultats, mais aussi l’analyse de ses peurs, de l’acceptation de sa douleur et/ou de la maladie responsable. L’importance de la prise en compte des représentations culturelles de la douleur est d’ailleurs soulignée par Hélène Migerel (Pointe-à-Pitre).
La prise en charge doit elle aussi évoluée. Les experts proposent de mettre en place « une alliance thérapeutique », c’est-à-dire « une relation telle que patient et thérapeute travaillent ensemble de manière active pour résoudre les problèmes posés dans la thérapie ». En effet, la décision médicale ne peut plus être descendante ni autoritaire. Un partenariat est nécessaire pour favoriser l’observance, l’effet thérapeutique et obtenir un changement des comportements douloureux tels que l’évitement et le repli. « L’alliance thérapeutique basée sur la confiance permet ainsi de créer un rapport collaboratif empathique, authentique, chaleureux et bien sûr professionnel », précise le Pr Serge Perrot (Paris).
Une approche globale.
Cette alliance est aussi particulièrement importante chez les adolescents. Leur prise en charge nécessite une approche à la fois physique, pharmacologique et psychologique, note le Dr Chantal Wood (Paris). Elle implique un partenariat entre le patient, sa famille et les soignants. « Il faut inciter le patient à la réactivation physique, lui donner des exercices à faire, mettre en place des défis, le pousser à s’inscrire en salle de sport à l’année avec, éventuellement, l’aide d’une kinésithérapie. »
Dans les situations de douleurs chroniques, généralement complexes, l’approche médicamenteuse n’est généralement pas suffisante, ajoute Christopher Ecleston (Bath, Royaume-Uni). L’anxiété à laquelle s’ajoute souvent un sentiment de culpabilité, parfois une dramatisation de la situation avec des pensées catastrophistes, contribue à pérenniser la situation et à enfermer le patient dans un véritable cercle vicieux. Les thérapies cognitivocomportementales sont particulièrement intéressantes dans ces situations, car elles peuvent agir sur les différentes composantes de la douleur, sur l’anxiété, mais aussi sur les comportements inadaptés.
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