C’EST UN jugement « inespéré », selon le prévenu, qui a été prononcé par le tribunal correctionnel de Strasbourg après que le parquet a requis une « application bienveillante de la loi » : l’homme de 31 ans, atteint de sclérose en plaques, qui cultivait du cannabis chez lui pour apaiser ses douleurs, a été condamné mais dispensé de peine.
Depuis 2004, l’homme faisait pousser une quarantaine de plants, dont il consommait les fleurs sous forme de gâteaux. En ajoutant du miel pour cacher le goût du cannabis ! En juin, lui qui se déplace difficilement avait été placé 24 heures en garde à vue après avoir été dénoncé, car des feuilles étaient visibles de la rue. À l’audience, il a produit un certificat établi par un médecin suisse attestant que le cannabis atténuait ses douleurs et améliorait sa motricité.
En Suisse, depuis le 1er juillet, l’usage médical de produits à base de chanvre est légal pour les douleurs d’origine neurologique, comme c’est le cas aux Pays-Bas et dans certains États américains. En France, le rapport de députés de gauche, emmenés par Daniel Vaillant, publié en juin, plaide pour une légalisation contrôlée du cannabis – et la reconnaissance de l’usage thérapeutique –, mais les candidats socialistes à la primaire sont opposés à la dépénalisation, à l’exception de Martine Aubry. Selon l’économiste Pierre Kopp, une légalisation du cannabis, taxé comme le tabac, rapporterait 1 milliard. En 2010, selon les données du Baromètre santé, on comptait, parmi les 11-75 ans, 1,2 million de consommateurs réguliers (au moins dix fois dans le mois ou 120 fois dans l’année) de cannabis, dont 550 000 usagers quotidiens.
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