La proportion de joueurs à risque modéré a fortement augmenté depuis 2010 selon les résultats de l’enquête ENJEU 2014 réalisée en collaboration par l’Observatoire des jeux et l’Institut national de prévention et d’éducation à la santé (INPES) dans le cadre du baromètre santé 2014. Cette enquête téléphonique, confiée à l’institut IPSOS, s’est déroulée du 11 décembre 2013 au 31 mai 2014.
Près de 16 000 personnes de 15 à 75 ans ont ainsi été interrogées. En 2014, 74 % des Français déclarent avoir joué au moins une fois à un jeu d’argent et de hasard au cours de leur vie, et plus de la moitié ont joué au cours de l’année écoulée (56,2 %). Les auteurs estiment à 2,2 % la part des joueurs considérés comme étant « à risque modéré » et à 0,5 % celle des joueurs « excessifs », soit un million de Français à risque modéré et 200 000 joueurs excessifs. Si la prévalence de jeu excessif est restée stable entre 2010 et 2014, celle du jeu à risque modéré à plus que doublé. Les auteurs précisent cependant que cette augmentation s’explique en partie par une amélioration de leur méthodologie : les personnes ne sont plus interrogées globalement sur leur activité mais activité par activité. Les joueurs excessifs ou à risque modéré sont majoritairement des hommes jeunes appartenant à des milieux sociaux plus modestes que le reste des joueurs.
La loi peu respectée
L’enquête a également révélé que la législation française en matière de protection des mineurs est peu appliquée : 32,9 % des Français de 15 à 17 ans déclarent avoir joué au moins une fois à un jeu d’argent au cours de l’année écoulée. Cette donnée est d’autant plus inquiétante que ces jeunes sont particulièrement exposés aux comportements à risque : 25,4 % des mineurs qui ont joué au moins une fois au cours de l’année écoulé sont classés « à faible risque » et 11 % sont « problématiques ». Ces chiffres étaient cependant obtenus avec le questionnaire de l’indice canadien du jeu excessif (ICJE), « plus adapté aux adultes qu’aux mineurs », précisent les auteurs.
Quatre ans après la précédente enquête ENJEU, ces nouveaux résultats sont importants car ils permettent de mesurer l’impact d’un changement majeur intervenu en 2010 : la légalisation des jeux d’argent en ligne. La proportion de Français ayant joué au cours de l’année écoulée a très sensiblement augmenté depuis 2010, passant de 46,4 % à 56,2 % tandis que le chiffre d’affaires des jeux d’argent et de hasard est passé de 35,2 à 44, milliards. Cette augmentation ne semble cependant pas liée au jeu sur Internet puisque 7,3 % seulement des joueurs réguliers jouent en ligne, soit 4,1 % de la population générale. Par ailleurs, une large majorité des joueurs en ligne ne font qu’y prolonger une activité hors Internet. L’activité la plus pratiquée par les Français reste les jeux de loterie (tirage ou grattage), loin devant les paris hippiques ou sportifs. L’industrie du jeu en ligne affichait tout de même 725 millions de bénéfices en 2014, un chiffre en progression de 5,7 % par rapport à 2013.
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