Le Dr Éric Boccard : des résultats surprenants à plusieurs titres

Publié le 15/10/2010
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Le Dr Éric Boccard (directeur de l’Institut Upsa de la douleur, directeur médical Douleur et Immunosciences BMS, Centre de la douleur de l’hôpital Saint Antoine, à Paris) connaît bien la prise en charge de la douleur comme président de l’Institut Upsa de la douleur et comme praticien hospitalier. Pourtant, il avoue que les résultats du sondage le surprennent à plus d’un titre.

« On remarque ainsi l’insularité britannique tout d’abord, par « dureté » face à la douleur, que l’on attendait plutôt des Allemands : ils ne se soignent que pour une intensité de douleur élevée. Peut-être est-ce culturel ou le reflet d’un système de santé qui privilégie le collectif et non pas la prise en charge optimale des souffrances individuelles ? Le type de douleur est aussi particulier, avec une fréquence élevée des maux de tête par rapport au mal de dos ; ce qui nous rappelle que la douleur a une composante psychosociale indéniable. Enfin, on n’est pas surpris de voir les Britanniques s’automédiquer plus que les autres européens.

« Si les préférences nationales, en terme d’antalgiques, ne m’étonnent pas, poursuit le spécialiste, je remarque la place relativement importante du traitement non-médicamenteux. Avec là encore des surprises : ainsi, je ne m’attendais pas à ce que les Italiens s’adonnent à la relaxation, eux qui privilégient les traitements « forts » (injections, anti-inflammatoires).

« Enfin, comment ne pas remarquer la suprématie du généraliste comme conseil de la prise en charge. Il devance largement le pharmacien, ce qui me déçoit un peu car on a fait beaucoup d’efforts pour mieux assurer son rôle de conseil. Par ailleurs, l’avis de l’entourage est toujours important. Et si l’on excepte une petite percée d’Internet, la lecture d’articles dans la presse grand public ne semble pas influencer la prise en charge quand la douleur survient. Cela témoigne d’une surprenante stabilité des comportements, alors que l’on a beaucoup mis l’accent sur une plus grande implication des officinaux et sur l’information du patient. »

Propos recueillis par le Dr A. M.

Source : Le Quotidien du Médecin: 8837