LA CAPACITÉ du nouveau-né à ressentir la douleur n’est plus remise en question. Non seulement le plus petit prématuré est capable de percevoir, de répondre et probablement de mémoriser une stimulation nociceptive mais en plus il ressent la douleur de façon plus intense, plus diffuse et plus prolongée qu’un enfant à terme. La prise en charge de la douleur chez les nouveau-nés prématurés hospitalisés dans un service de réanimation néonatale fait appel à des moyens non pharmacologiques et à des traitements médicamenteux. Parmi les moyens non médicamenteux, un des plus efficaces est la prévention (utilisation des voies d’abord déjà posées, planification des gestes et de l’analgésie, stratégie pour réduire le nombre des gestes douloureux…).
Les autres moyens les plus fréquemment utilisés et qui ont fait la preuve de leur efficacité pour réduire la douleur chez le nouveau-né sont l’administration orale de boissons sucrées à base de saccharose ou de glucose suivie de la succion d’une tétine, le contact peau à peau (nouveau-né et sa mère), la stimulation multisensorielle (massage, voix, contact visuel, parfum), l’allaitement maternel.
Le traitement pharmacologique de la douleur sévère chez le nouveau-né fait appel aux morphiniques, analgésiques les plus utilisés chez le nouveau-né gravement malade, à la kétamine et à la crème EMLA pour une anesthésie locale.
La morphine est chef de file de cette catégorie de médicaments, mais plusieurs morphiniques synthétiques et semi-synthétiques sont utilisés chez le nouveau-né.
Les avantages des morphiniques sont leur puissance analgésique sans effet plafond, leur effet sédatif chez les enfants ventilés, leur effet faible à modéré sur la stabilité hémodynamique (même chez les nouveau-nés dont l’état clinique est instable).
En pratique, explique le Dr Elisabeth Walter (hôpital Trousseau Paris) il est habituel de donner une sédation analgésie de fond aux nouveau-nés ventilés afin de diminuer le stress, améliorer la synchronisation de la ventilation, éviter une instabilité physiologique. Les médicaments les plus utilisés sont la morphine, le fentanyl et le midazolam.
Toutefois la revue Cochrane ne recommande pas l’utilisation systématique de morphine chez tous les nouveau-nés en ventilation mécanique et recommande que son utilisation soit faite sur des critères cliniques et en utilisant une évaluation de la douleur (1).
2es Avancées en néonatalogie « Actualités 2009 », réunion organisée par le Laboratoire Abbott.
1) Bellu Cochrane Databasesyst Rev. 2005
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