LE TAPENTADOL est un nouvel analgésique d’action centrale découvert par les Laboratoires Grünenthal et développé pour le traitement de la douleur sévère aiguë (forme à libération immédiate) et chronique (forme à libération prolongée). La première formulation est déjà disponible depuis juin dernier aux États-Unis pour le soulagement des douleurs aiguës modérées à sévères de l’adulte et l’on attend l’arrivée prochaine de cette nouvelle option thérapeutique en Europe, à l’heure où l’on estime que près d’un Européen sur cinq souffre de douleurs chroniques, comme l’a rappelé le Pr G. H. Mueller-Schwefe, président de l’association allemande de la douleur, lors du dernier congrès de l’EFIC « Pain in Europe VI ».
Deux mécanismes d’action.
Le tapentadol est en effet le premier représentant d’une nouvelle classe pharmacologique, doté de deux mécanismes d’action à visée antalgique : un effet agoniste des récepteurs opioïdes mu et une inhibition de la recapture de la noradrénaline. Pour le Pr A. R. Dickenson (University College, Londres), cette double propriété explique que l’efficacité de cette molécule s’exerce aussi bien dans les modèles de douleurs nociceptives que neuropathiques. Dans les douleurs sévères aiguës, notamment postchirurgicales, le tapentadol s’est révélé aussi efficace qu’un opioïde fort classique, mais avec moins d’effets secondaires de type digestif (nausées, vomissements, constipation). Des résultats similaires ont été montrés dans la douleur chronique. Ainsi, dans un essai de phase III (981 lombalgiques chroniques randomisés) où une période de titration de trois semaines a été suivie d’un traitement de maintenance de 12 semaines, le tapentadol a entraîné un soulagement du même ordre que celui de l’oxycodone administrée à doses équianalgésiques, alors que la fréquence des effets secondaires digestifs est apparue moindre (43,7 %) que sous traitement comparateur (61,9 %). D’ailleurs, 18,3 % des lombalgiques sous agoniste opioïde pur ont arrêté leur traitement pour cette raison, alors que cela n’a été le cas que pour seulement 5,3 % de ceux sous tapentadol.
Large spectre d’action.
Le même constat a été fait à l’issue d’un essai mené pendant un an chez des patients souffrant de douleurs lombaires ou d’arthrose (genou et hanche), parallèlement à un maintien de l’effet analgésique tout au long de l’étude. Pour le Pr H. G. Kress (Vienne, Autriche), disposer d’ « un médicament qui assure un soulagement efficace des douleurs sévères et qui, dans le même temps, offre un profil de tolérance amélioré, constituera un bénéfice important ».
Ces atouts s’ajoutent au large spectre d’action de cette nouvelle molécule, qui agit aussi bien sur les douleurs relevant d’un mécanisme d’action nociceptif que sur les douleurs neuropathiques. Une étude menée chez des malades atteints de neuropathie diabétique a confirmé l’efficacité du tapentadol dans cette indication.
D’après une conférence de presse et un symposium des Laboratoires Grünenthal, lors du 6e Congrès de l’EFIC (European Federation of IASP Chapters), Lisbonne, septembre 2009.
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