L’application de mesures anti-tabagisme progresse nettement à l’échelle mondiale. C’est ce dont se félicite, ce début de semaine, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à l’occasion de la parution de son rapport 2023 sur « l’épidémie de tabagisme planétaire » - rédigé avec « le soutien de (l’association à but non lucratif) Bloomberg Philanthropies ».
Cela fait désormais 15 ans que l’OMS préconise certaines mesures et politiques anti-tabac. Au nombre desquelles on peut compter la surveillance du tabagisme, la protection des individus vis-à-vis de la fumée du tabac, l’accès facilité aux dispositifs de sevrage, l’information sur les dangers du tabagisme, l’interdiction de la publicité ou encore l’augmentation des taxes sur les produits tabagiques.
Selon le rapport, les progrès réalisés par la lutte anti-tabac dans le monde sont tels qu'en 2023, 5,6 milliards de personnes – 71 % de la population mondiale – sont désormais protégées par au moins une de ces mesures. Soit « cinq fois plus qu’en 2007 », se félicite l’OMS. Des efforts qui s’accompagnent d’une réduction des taux de tabagisme, et sans lesquels « il y aurait aujourd’hui 300 millions de fumeurs en plus », souligne l’OMS.
Plus de 150 pays appliquent au moins une mesure de lutte contre le tabac
Ces progrès concernent bien des pays. « Le nombre de pays appliquant (au moins une des mesures conseillées par l’OMS) a plus que triplé depuis 2007 – passant de 44 à 151 –, et le nombre de pays appliquant deux ou plus de (ces mesures) a été multiplié par un facteur supérieur à 10 – passant de 11 à 101 », détaille le rapport.
Et deux nouveaux champions de la lutte anti-tabac émergent. « Maurice et les Pays-Bas sont arrivés au niveau des meilleures pratiques en ce qui concerne toutes les mesures », à l’instar de la Turquie et du Brésil. Et huit pays pourraient rejoindre prochainement ce palmarès : l’Espagne, l’Éthiopie, l’Iran, l’Irlande, la Jordanie, Madagascar, le Mexique et la Nouvelle-Zélande.
Quelques efforts encore nécessaires en France
Ainsi, la France ne semble pas considérée par l’OMS comme un pays exemplaire en matière de lutte contre le tabagisme. En fait, si l’Hexagone dispose par exemple d’un système de surveillance du tabagisme, d’une politique de messages d’alerte sur les risques du tabac, de campagnes anti-tabac et de mesures d’augmentation des taxes sur les produits tabagiques, la lutte contre le tabagisme passif, un programme national de lutte contre le tabac, l’accès à l’aide au sevrage et l’interdiction de la publicité n’y seraient notamment pas mis en œuvre au plus haut niveau.
Le pays n’est cependant pas le plus à la traîne, loin de là. « 44 pays ne sont toujours pas protégés par aucune des mesures (…) de l’OMS et 53 pays n’ont toujours pas imposé d’interdiction totale de fumer dans les établissements de santé. Parallèlement à cela, on ne trouve des lieux de travail privés et des restaurants non-fumeurs que dans la moitié des pays environ », dénonce l’OMS. Ainsi, 1,3 million de décès liés ne serait-ce qu’au tabagisme passif continuent d’être déplorés chaque année.
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