En parallèle des affiches et vidéos, une refonte du site « Alcool Info Service » est prévue pour « fin 2023 », avec un budget renforcé pour la promotion, précise SPF.

Le focus sur les jeunes questionné par les addictologues

Cette campagne centrée sur la consommation excessive des jeunes en soirée risque de ne pas satisfaire les professionnels de l’addictologie « atterrés » par les orientations de la stratégie de prévention contre l’alcool. À l’absence de soutien au « Dry january », se sont récemment ajoutées la non-rediffusion d’une ancienne campagne sur les repères de consommation à risque (maximum deux verres par jour et pas tous les jours) et l’annulation de deux campagnes sur l’alcool ciblant la population générale (risques à long terme d'une consommation modérée d'alcool).

Selon la cellule investigation de Radio France, ce serait une victoire du lobby de la filière viticole. « Les alcooliers ne veulent pas de ce genre de message, commentait alors, auprès du Quotidien, le Pr Amine Benyamina, psychiatre et président de la Fédération française d'addictologie. Ils préfèrent que les campagnes se concentrent sur la vision caricaturale de la consommation excessive d'alcool. Il est pourtant important que la population générale soit informée des risques qu'elle encourt en consommant de l'alcool régulièrement. »

François Braun se défend

Une analyse que ne partage pas François Braun, ministre de la Santé lors de l’annulation des deux campagnes. Le médecin se défendait récemment, à l'occasion d'un entretien au Quotidien, d’avoir cédé à des pressions des alcooliers. Il a assuré vouloir privilégier une « prévention non punitive ».

Les revirements sur les campagnes de prévention font néanmoins écho au refus du gouvernement d’augmenter les taxes sur l’alcool, une piste pourtant encouragée par la Cour des comptes et dont l’intérêt en termes de santé publique est documenté par la littérature.