« Responsable de 400 000 décès, les hépatites virales représentent la 7e cause de mortalité dans le monde », rappelle le Pr Vincent Leroy, chef de service d’hépatogastroentérologie au CHU de Grenoble. Cependant, avec un accès universel aux dernières thérapeutiques innovantes depuis cette année, « l’éradication de l’hépatite C en France en 2025, c’est possible », reconnaît le Pr Leroy. Néanmoins, au-delà de l’enjeu essentiel que représente de dépistage de la maladie, trois freins restent à lever : une mauvaise observance du traitement, un risque de recontamination des patients traités et une prise en charge thérapeutique trop tardive de la maladie.
Trois défis à relever
« Selon une étude américaine présentée au dernier congrès de l’EASL chez les usagers de drogue, seulement 75 % des patients continuent à prendre correctement leur traitement après 12 semaines. Or, on sait aujourd’hui que la mauvaise observance peut être un facteur d’échecs et de survenue de résistances », explique le Pr Leroy en plaçant l’observance comme premier écueil à la réussite du traitement.
De plus, « chez les personnes traitées présentant des pratiques à risque (sexuelles, drogues,…), il existe des risques de recontamination. En effet, une étude a évalué à 11 % le nombre de personnes recontaminées après 5 ans. Il faut avoir un langage de prévention », propose-t-il pour faire face au risque de recontamination.
« Si on traite trop tard un malade cirrhotique, le risque de cancer persiste », met aussi en garde le Pr Leroy. Une étude écossaise montre également que des patients non cirrhotiques, avec souvent des conduites à risque (inactivité sportive, consommation d’alcool, tabac, surcharge pondérale,…), conservent un surrisque de mortalité. Ainsi, il faut informer les patients, les amener au traitement, les accompagner pendant la thérapie et les suivre ensuite. « Ce traitement est aussi l’occasion de sensibiliser les patients à des facteurs plus généraux qui impactent la mortalité ».
Un accompagnement des patients à améliorer
Une étude Ifop réalisée en juillet 2017 sur un panel de 100 patients atteints du virus de l’hépatite C (VHC) et 50 médecins prenant en charge cette pathologie, a évalué le besoin et les modalités d’un accompagnement auprès des patients. Les résultats montrent que près de 2/3 des patients considèreraient qu’être accompagné pour améliorer la réussite de leur traitement est un enjeu essentiel (après l’arrivée de nouveaux traitements, le dépistage, la prévention et la sensibilisation du grand public). Pour répondre à leur question sur la maladie, les patients se tournent principalement vers le professionnel de santé qui traite leur hépatite C (79 %) ou vers le médecin traitant (58 %). Par contre, les médecins surestimeraient l’utilisation d’internet par les patients (72 vs 36 % des patients affirmant l’utiliser) et leur recours aux associations de patients (48 vs 5 % chez les patients). Cependant, les moyens mis à disposition des patients pour les accompagner dans leur traitement sont, selon eux, peu nombreux et s’avèrent en décalage avec la perception des médecins. En effet, si seulement 22 % des patients évoquent un suivi par le personnel médical, 48 % des médecins affirment avoir les moyens de disposer d’un suivi du personnel médical…
Des outils digitaux destinés aux patients
Selon les patients, site internet et application semblent adaptés à l’accompagnement du traitement (plébiscités respectivement à 48 et 39 %). C’est dans ce contexte que le site web (www.cpartner.fr) et l’application C’Partner (disponible sur App Store et Android) ont été développés pour permettre notamment aux patients et au grand public de disposer de fiches pratiques sur l’hépatite C ou de géolocaliser les centres de dépistage gratuits. Ils proposent également des outils pour favoriser le suivi et l’observance du traitement : rappels, suivi de l’état de santé, examens, rendez-vous…
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