Pérennisation du dispositif ou prolongation de l'expérimentation ? C'est finalement pour la seconde solution que le gouvernement a opté en ce qui concerne l'avenir des salles de consommation de drogues à moindre risque, qui vont désormais changer de nom pour s'appeler « haltes soin addiction ». Un nom jugé moins stigmatisant qui devrait, selon le ministre de la Santé Olivier Véran, éviter la caricature.
Le ministre a fait cette annonce le jeudi 23 septembre, en ouverture du congrès de la Fédération Addiction. Le nom n'est pas la seule chose qui changera, puisqu'il s'agit d'un nouveau dispositif, dont les compétences et les missions sont sensiblement élargies, comparées à celles des salles de consommation à moindre risque déjà ouvertes à Paris et à Strasbourg.
En plus de fournir un lieu sécurisé pour la consommation de drogues, ces salles proposeront des consultations infirmières, de la réduction des risques liés à la consommation et un accompagnement médico-psychosocial. Ces haltes pourront aussi être adossées à des CAARUD (centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction de risques pour usagers de drogues) ou se décliner en version mobile.
Cette proposition sera présentée au vote parlementaire par le ministre dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), dont le texte sera connu dans le détail au cours des prochains jours.
Une position saluée par les acteurs de terrain
Dans le message qu'il a adressé à la Fédération, Olivier Véran a rappelé que « Les addictions sont à la fois la conséquence et la cause de situations complexes. Elles appellent des réponses à la mesure de cette complexité ». Lors de la présentation des principales mesures du PLFSS 2022, il a également insisté sur le fait qu'il ne fallait pas « laisser en dehors du soin les personnes en grande précarité souffrant d'addiction. »
Cette réponse du ministre rejoint les propositions de la mission flash parlementaire proposant que des espaces de consommation puissent être ouverts au sein même des CAARUD afin de proposer un plus large panel de soins. Une position rejointe par les associations gérant les salles. Lors d'une rencontre récente avec la presse, ces dernières avaient fait part de la difficulté qu'elles avaient à maintenir le lien avec des consommateurs précaires auprès desquels elles étaient obligées de « faire la police ».
La décision du gouvernement a été saluée par la Fédération française d’addictologie (FFA) et Addictions France. Ces annonces « tranchent avec la position du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin », qui avait critiqué ces « salles où on se drogue » et pour qui « la drogue ne doit pas être accompagnée mais combattue », rappellent les deux associations.
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