Basé sur le site de l'hôpital Larrey, l'unité de coordination d'aide au sevrage (UCAST) s'appuie sur plusieurs médecins libéraux : deux généralistes, tabacologues, un pneumologue et un cardiologue.
« Nous proposons une prise en charge pluridisciplinaire et disposons pour cela d'une équipe étoffée avec une psychologue qui propose des thérapies cognitives à la demande pour gérer le stress lié à l'arrêt du tabac et d'une diététicienne pour prévenir la prise de poids », décrit le Dr Rose-Marie Rouquet, pneumologue spécialiste du sevrage tabagique.
Prise en charge individuelle ou en groupe
Jusqu'à présent le service du Dr Rouquet proposait surtout une prise en charge individualisée, mais l'équipe a testé, à l'occasion du « mois sans tabac », des séances de sevrage de groupe et envisage désormais de proposer cette nouvelle forme de prise en charge. « La première séance dure une heure et commence par un diaporama qui permet d'aider le fumeur à comprendre les mécanismes de dépendance au tabac et les moyens d'aides au sevrage, décrit le médecin. Ces séances de groupe jouent sur la motivation, la déculpabilisation et le dialogue entre pairs. Ensuite l'accompagnement se poursuit de façon individuelle en fonction des besoins et de l'histoire de chacun. » Cette séance de groupe qui libère la parole, permet aussi de balayer un certain nombre d'idées reçues chez les fumeurs. Parmi elles, il en est une que le Dr Rouquet combat ardemment : celle qui consiste à croire que réduire sa consommation par deux, c'est déjà bien… « En réalité le fumeur qui fume moins, fume plus vite inconsciemment et extrait au final la même dose de tabac, pointe le médecin. Une fois cette étape franchie, nous passons au cas par cas avec une stratégie propre à chaque patient. »
Parmi les patients qui fréquentent l'UCAST, nombreux sont ceux qui sont adressés pour des raisons sanitaires. Les pathologies les plus fréquemment associées sont la broncopneumopathie chronique obstructive (BPCO), des cancers et des maladies cardiovasculaires. « Ces personnes-là sont souvent des fumeurs difficiles avec des niveaux de consommation très élevés qui ont besoin de cet accompagnement spécifique », constate Rose-Marie Rouquet.
25 % de sevrage à un an
Lorsque cette prise en charge est optimale, le taux de sevrage atteint 20 à 25 % à un an. « Cela peut paraître peu mais il ne faut pas perdre de vue que la cigarette est une drogue dure », insiste le Dr Rouquet. Les substituts nicotiniques (patchs, pastilles à sucer, inhaleurs…), dispositifs non addictogènes, sont prescrits en première intention, conformément aux préconisations de la Haute Autorité de santé (HAS), alors que les prises en charge médicamenteuses, n'arrivent qu'en deuxième intention. Depuis l'engouement de la e-cigarette, les médecins ont aussi dû s'adapter. Ils voient désormais régulièrement arriver dans leur consultation des patients qui souhaitent arrêter grâce à la e-cigarette. « Nous n'y sommes pas opposés, mais nous les guidons et les mettons en garde. Nous leur proposons toujours en premier lieu des traitements validés et s'ils les refusent, nous les accompagnons avec la e-cigarette notamment sur l'achat du matériel et le dosage. Enfin, nous leur rappelons que l'objectif final est bien d'arrêter aussi la e-cigarette », conclut la pneumologue.
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