Qui sont ils ?
La sous-classe des acariens fait partie de l’embranchement des arthropodes et de la famille des arachnides. Cette sous-classe se divise en plusieurs ordres. Plusieurs familles d’acariens en particulier peuvent être distinguées :
- les acariens pyroglyphides (acariens domestiques), constitués de Dermatophagoïdes pteronyssinus, Dermatophagoïdes farinae et Euroglyphus mayneï, se développent volontiers à une température de 25 °C avec une hygrométrie relative entre 70 et 80 % pour le Dermatophagoïdes pteronyssinus, et 50 à 60 % pour le Dermatophagoïdes farinae ;
- la famille des glyciphagides constituée des acariens de stockage, Lepidoglyphus destructor, Glyciphagus domesticus, Blomia tropicalis, a tendance à se développer à température ambiante beaucoup plus élevée entre 25 et 30 °C avec hygrométrie supérieure à 80 % ;
- la famille des acaridae est constituée de l’Acarus siro et du Tyrophagus.
En raison de certaines différences, physiologiques en particulier, les acariens ne sont pas des insectes. Les premiers excrètent de la guanine alors les seconds produisent de l’acide urique.
Une symptomatologie à plusieurs facettes
Les acariens sont considérés comme les pneumallergènes les plus fréquemment à l’origine de rhinite, conjonctivite ou asthme allergique mais peuvent aussi provoquer des poussées d’eczéma atopique à leur contact. Beaucoup moins connu, le choc anaphylactique par ingestion de plats préparés à base de farine contaminée par des acariens est décrit pour la première fois en 1995. Cette contamination est observée en cas de mauvaises conditions de stockage des farines qu’elles soient de blé ou de maïs. Les acariens alors incriminés sont essentiellement le Dermatophagoïdes farinae ou pteronyssinus ainsi que les acariens de stockage. Dans ce cas précis, la cuisson ne diminue pas le potentiel allergisant de certains allergènes thermostables d’acariens. Les aliments ingérés mis en cause sont essentiellement des crêpes, des cakes, des pizzas, des viandes panées, un plat japonais appelé « okonomi-yaki » composé de farine, escalope séchée, maquereau, thon. La polenta à base de farine de maïs peut également être en cause. Les symptômes apparaissent en moyenne dans les 60 minutes après l’ingestion. Le bilan allergologique de ce qu’on appelle le « pancake syndrome » repose sur la pratique de tests cutanés classiques avec les acariens mais également avec la farine contaminée et si nécessaire de test de provocation orale en dehors de toute circonstance pouvant constituer une contre indication.
Les allergies croisées
Actuellement, on estime qu’environ 20 groupes d’allergènes sont identifiés pour les acariens. Certains d’entre eux expliquent la possibilité d’allergies croisées avec la blatte ou certains aliments. C’est le cas des tropomyosines appartenant aux protéines du groupe 10 : D pter10 (pour le Dermatophagoïdes pteronyssinus), D far10 (pour le Dermatophagoïdes farinae) expliquant les possibles allergies croisées avec certains crustacés en particulier la crevette, le crabe, l’écrevisse et le homard. Certaines études tendent à affirmer qu’en cas d’allergie aux acariens associée à une allergie croisée alimentaire aux crevettes , il est conseillé d’éviter la désensibilisation spécifique aux acariens qui pourrait majorer les symptômes d’allergie alimentaire. Dans ce cas précis, le dosage des recombinants Dpter 10 de l’acarien ou r Pen 1 de la crevette peut être utile. D’autres allergies alimentaires sont connues avec les escargots et certains mollusques tels que la palourde.
Principales mesures de prévention vis-à-vis des acariens
- Bien aérer les pièces du logement et privilégier la ventilation mécanique.
- Aspirer régulièrement matelas, sol et canapés (même si seuls 20 % des acariens sont éliminés après 40 minutes d’aspiration !).
- Éviter tout élément de literie en plumes ou en laine.
- Essuyer les poussières avec un chiffon légèrement humidifié plutôt qu’avec des lingettes ou des produits dépoussiérants.
- Préférer les sols en balatum ou en plancher plutôt qu’une moquette.
- Éviter une humidité relative environnante supérieure à 70 % et une température ambiante supérieure à20 °C.
-) Laver régulièrement les peluches (l’eau de lavage doit être à une température supérieure à 60 °C pour pouvoir détruire les acariens).
- Avant de s’installer dans une résidence secondaire longtemps fermée, penser à aérer.
- Utiliser un acaricide en dehors de la présence de l’allergique surtout s’il est asthmatique et ensuite penser à aspirer.
- Utiliser autour du matelas une housse antiacariens vendue par des sociétés spécialisées dans ce domaine : Dom’Hous, Dyn’R, AllerHousse, Enviracaire.
- Mettre en garde les patients contre de nombreux produits proposés dans le commerce et n’ayant fait aucunement la preuve de leur efficacité. Le terme « Matelas, oreillers antiacariens » est alors plus souvent un argument publicitaire qu’une réalité.
Références :
Les acariens, de nouveaux allergènes alimentaires G Dutau, 2002,Revue Française d’Allergologie : vol 42, N° 2-p171-177
Contribution de la biologie dans l’aide au diagnostic en allergologie. R.Gassorgue, H. Kerdranvat. Revue Française d’Allergologie décembre 2010 vol50 supplément2
La tropomyosine : un pan allergène C Metz-Favre, JM Rame, G Pauli et al Revue Française d’Allergologie septembre 2009 vol 49 N°5 p 420-426.
Allergies et environnement intérieur.Risques et prévention. Frédéric de Blay, Florence Lieuter-Colas, Anne Lefèvre-Balleydier. Editions Margaux orange 2005.
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