Les allergènes de latex
De nombreuses protéines ont été identifiées et 13 d’entre elles sont considérées comme les allergènes principaux du latex et reconnues par leur nomenclature internationale. On peut observer une prédominance de certains allergènes selon la « population à risque ». Pour exemple : Hev b1 (facteur d’élongation du latex), Hev b3 (protéine hydrophobe) sont des allergènes majeurs plutôt présents chez des patients multi-opérés en particulier pour les sujets atteints de spina bifida, Hev b2, (bêta 13 glucanase), Hev b5 (protéine acide du sérum), Hev b6.01 (prohévéine), Hev b6.02 (hévéine nature), Hev b13 (estérase lipolytique), sont des allergènes majeurs prédominant plus volontiers chez les professionnels de santé. Les protéines allergéniques de latex seraient plus présentes à l’intérieur des gants qu’à l’extérieur. La profiline Hev b8 est un allergène mineur pouvant expliquer des allergies croisées avec les aliments. D’autres allergènes majeurs peuvent également entraîner ce type d’allergie croisée en particulier la chitinase de classe I hev b11 et hev b2.
Facteurs favorisant l’allergie au latex
La prédominance de l’atteinte des professions de santé est liée à une utilisation plus fréquente des gants de protection en latex par rapport à la population générale et à d’autres phénomènes comme les dermatites d’irritation. Le brossage fréquent des mains et l’utilisation très régulière d’antiseptiques et de détergents irritants jouent un rôle prépondérant dans la fragilisation de la barrière cutanée. La pénétration des allergènes de latex est donc favorisée. L’atopie multiplierait par 5 le risque d’allergie au latex comme la répétition des contacts par la multiplicité des interventions chirurgicales. Des allergies alimentaires à certains fruits comme le kiwi, la banane, la châtaigne, les fruits de la passion, la papaye, la mangue, la tomate, doivent systématiquement être cherchées.
Manifestations cliniques
Le latex naturel est à l’origine d’allergie immédiate IgE-dépendante à localisation cutanée telle qu’une urticaire de contact, un œdème de Quincke ; extra-cutané telle qu’une rhinite, une conjonctivite, une crise d’asthme.
Le choc anaphylactique lié au latex survient habituellement entre un quart d’heure et une heure après l’induction de l’anesthésie. Elle correspond en général au contact des organes ou des muqueuses avec les gants du chirurgien. À noter également que les protéines de latex peuvent être véhiculées dans l’air ambiant par le biais des poudres volatiles « contenues dans les gants talqués ». La suspicion d’allergie immédiate au latex nécessite un bilan allergologique avec réalisation de prick test et dosage des IgE-spécifiques dirigées contre le latex ou de ses allergènes recombinants. La déclaration d’allergie professionnelle au latex dépend du tableau N° 95.
L’allergie retardée au latex est plutôt liée à la présence d’additif permettant la transformation en caoutchouc. Actuellement, on considère que l’allergène le plus fréquent est le thiuram. Ce type d’allergie se traduit par l’apparition d’un eczéma de contact au niveau des mains pouvant s’étendre sur les poignets en fonction du nombre de contact avec l’allergène. Des patchs tests sont effectués avec la batterie standard européenne et certains additifs de la batterie caoutchouc. En cas d’allergie professionnelle par eczéma de contact, il faut s’appuyer sur le tableau N° 65.
Mesures de prévention
Mesures de prévention en cas d’allergie immédiate au latex.
Tout patient allergique au latex doit être en possession d’une carte de l’allergique. Des précautions sont à prendre lors d’une intervention chirurgicale (bilan allergologique décidé lors de la consultation pré-anesthésique), lors de soins dentaires ou d’examens gynécologiques. Le matériel médical doit être exempt de protéine de latex. Dans la vie quotidienne, sont également à éviter les ballons de baudruche, les bonnets de bain, les bouillottes, les élastiques, les éponges, les gants, les joints, les jouets et balles en caoutchouc, les matelas en latex, certains pansements adhésifs, certains préservatifs, certaines tétines. Lors d’examens médicaux classiques, il faut également penser que certains garrots, brassards de tensiomètre, électrodes ECG, piston de seringue, bouchon de flocon pour injection sont porteurs de latex. Si il y a lieu, les aliments croisant avec le latex devront être retirés de l’alimentation s’ils sont à l’origine de réactions cliniques.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024