Une méthode d'évaluation et d'optimisation de la dose de médicament administrée au patient en réanimation a été mise au point par le Pr Frédéric Baud, PU-PH en réanimation médicale adulte à l'hôpital Necker-Enfants malades. L'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a annoncé par communiqué avoir signé début juin un contrat de licence d'exploitation avec la start-up NeckEpur.
Créée en 2022, cette société a pour objet le développement de solutions innovantes pour la purification du sang à partir de la méthode brevetée d'évaluation pharmacocinétique de l'élimination de la fraction libre de médicaments sous épuration extrarénale continue. Le Pr Baud en est le directeur du comité scientifique.
Séquestration par les DM-CEC
En 2015, le réanimateur a entrepris des travaux pour étudier la séquestration de médicaments par les filtres des dispositifs médicaux avec circulation extracorporelle (DM-CEC), tels que l'hémodiafiltration continue, l'Ecmo (pour Extracorporeal Membrane Oxygenation) ou encore les colonnes absorbantes.
Le scientifique est parti d'une observation paradoxale : des patients intoxiqués en réanimation allaient mieux cliniquement, mais sans baisse des concentrations plasmatiques du toxique sous DM-CEC. Ce qui suggérait une diminution, voire une disparition de la concentration plasmatique libre des médicaments sous DM-CEC. « C'est cette concentration plasmatique libre des médicaments qui est devenue la cible thérapeutique de NeckEpur, à la différence de toutes les autres méthodes », lit-on.
Des travaux de recherche ont confirmé que le phénomène de séquestration des concentrations plasmatiques libres des médicaments par les DM-CEC devrait être systématiquement étudié pour tous les médicaments utilisés en soins intensifs. « Des cas cliniques collectés en réanimation adulte et déclarés en pharmaco/matériovigilance confirment la pertinence de NeckEpur, dont les modèles avaient prévu l'échec ou les difficultés thérapeutiques », est-il expliqué.
Un phénomène observé dans un tiers des cas
La méthode NeckEpur nécessite des prélèvements multiples dans le circuit, en amont et en aval, qui permettent de confirmer ou d'infirmer la séquestration d'un médicament sur un filtre et ensuite de proposer des mesures correctrices en conditions réelles d'utilisation des médicaments.
« Vingt-cinq substances, principalement des antibiotiques et des antifongiques, ont été étudiées à l'appui de la preuve de concept, lit-on. Les résultats montrent une séquestration significative dans 30 % des médicaments étudiés et dans les séquestrations les plus intenses, la forme libre devient indétectable et s'accompagne d'une réapparition de l'infection causale. »
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