Depuis une semaine, l’AP-HP forme des soignants à la réanimation lors de sessions nocturnes sur son campus « Picpus » (XIIe arrondissement de Paris). Alors que plus de mille soignants ont déjà reçu en journée cet enseignement accéléré, cette formation de nuit doit permettre de limiter l’impact sur l’organisation et le fonctionnement des services, explique Michèle Jarraya, directrice du centre de formation.
Alors que le président de la République a promis, lors de son allocution du 31 mars, de porter la capacité en France à 10 000 lits en réanimation, les infirmiers ou infirmières exerçant dans les établissements publics ou privés d’Île-de-France actualisent ainsi leurs connaissances théoriques dans l’optique de pouvoir soutenir les services de médecine intensive pendant cette 3e vague de l’épidémie.
Lever des appréhensions
Après deux jours d’enseignement théorique, une journée de simulation sur des mannequins haute fidélité complète la formation. À l’issue, les soignants formés n’ont pas vocation à remplacer le personnel expérimenté. « On est vraiment autonome, c’est-à-dire qu’on sait gérer toutes les machines, tous les soins, après avoir passé entre six mois et un an dans un service », rappelle Alexandre Chicot, infirmier dans une clinique de Seine-Saint-Denis.
L’objectif est plutôt de lever les craintes. « Cela leur permet d’avoir une resensibilisation, une remobilisation des savoirs qui démystifie la lourdeur de la réanimation et l’appréhension d’aller y travailler », souligne Michèle Jarraya.
Un renfort sous supervision
La mission de ces soignants sera d’alléger leurs collègues plus expérimentés dans la réalisation de certaines tâches. « On forme des infirmiers de couloir : ils vont venir en renfort des infirmiers plus gradés pour faire des actes à la tâche, comme préparer des seringues. En fonction de l’assurance qu’ils vont prendre, ils vont pouvoir progressivement approcher le patient », précise Christophe Flageul, responsable pédagogique du centre de formation.
Dans une logique similaire, la Société européenne de soins intensifs (ESICM pour European Society of Intensive Care Medicine) a mis en place, depuis le mois d’octobre, une formation aux compétences de base en soins intensifs. Ce programme, baptisé C19_SPACE (Skills Preparation Course) et financé par l’Union européenne, se compose de 25 heures de formation, dont une partie est virtuelle.
« Le programme ne vise pas à former des spécialistes », expliquait en décembre au « Quotidien » le Pr Maurizio Cecconi, président de l’ESICM et chef du service d’anesthésie et de soins intensifs de l’Instituto Clinico Humanitas de Milan. Mais des hospitaliers (médecins et infirmiers/infirmières), formés aux compétences de base en soins intensifs, « peuvent contribuer à sauver la vie de patients sous la supervision d’intensivistes expérimentés », jugeait-il.
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