EN MOINS de vingt ans, grâce aux progrès technologiques (introduction d’alarmes sur toutes les machines, développement des stations d’anesthésie, oxymétrie de pouls, capnographie…) grâce aussi à l’amélioration de l’organisation des soins périopératoires, et notamment la mise en place de salles de surveillance post-interventionnelle (SSPI), le risque anesthésique a été divisé par 10, voire plus. Cependant, ces chiffres très encourageants cachent des disparités : aujourd’hui, en effet, les sujets les plus fragiles demeurent plus exposés en terme de mortalité. « Notre spécialité est viscéralement attachée à la qualité et à la sécurité des soins, ainsi qu’à la recherche de modalités nouvelles de traitements visant à moins d’invasivité, à mieux soulager la douleur et à apporter plus de confort aux patients en réanimation, en postopératoire, au bloc et aux urgences », déclare le Dr Laurent Jouffroy (président de la SFAR).
L’apport de l’échographie.
L’échographie est pratiquée de plus en plus souvent en anesthésie locorégionale (ARL) dans trois principales indications : blocs nerveux périphériques, infiltrations et anesthésie périmédullaire. Elle apporte des progrès certains pour le patient et le médecin : plus précise, l’ALR est moins douloureuse et le risque d’hématome est réduit. « L’échocardiographie est aussi progressivement, en train de devenir l’outil diagnostique de première intention des anesthésistes-réanimateurs dans les situations de choc ou d’hypotension », explique le Pr Bernard Cholley (HEGP, Paris). Utilisable au lit du malade, non invasive, l’échographie permet d’orienter rapidement la démarche diagnostique et le traitement. Elle fait gagner de précieuses minutes et améliore le pronostic des patients qui sont dans un état critique. Elle permet aussi d’évaluer les poumons et les plèvres et de révéler des pathologies que la radiographie du thorax n’a pas détectées. Mais cet essor est relativement récent et les anesthésistes n’ont pas été formés au cours de leurs études. La Société européenne des soins intensifs en collaboration avec la SFAR a publié récemment une recommandation en faveur de l’apprentissage de l’échographie pour tout médecin exerçant dans un service de soins intensifs*.
Un diplôme interuniversitaire spécifique, le TUSAR, a été mis en place pour assurer cette formation qui comprend deux volets : l’échographie pour l’anesthésie locorégionale (ALR) et l’échocardiographie.
Enfin, le dispositif d’assistance cardiorespiratoire extracorporelle, ECLS (ExtraCorporal Life Support) connaît un incroyable essor depuis une dizaine d’années. Plusieurs facteurs l’expliquent : la miniaturisation du système qui devient facilement transportable et surtout son insertion par voie percutanée fémoro-fémorale. Cette technique semble améliorer de façon significative la survie en cas d’arrêt cardiaque, de défaillance cardiaque ou respiratoire grave.
Conférence de presse organisée par la SFAR avec le Dr Laurent Jouffroy (président de la SFAR) le Pr Dan Benhamou (vice-président de la SFAR), le Pr Xavier Capdevila (CHU Montpellier), le Pr Bernard Cholley (hôpital Européen Georges-Pompidou, Paris), le Pr Frédéric Aubrun (CHU Lyon) et le Pr Dan Longrois (hôpital Bichat, Paris).
* Intensive Care Med 2011; 37 :1077.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024