MIEUX VAUT prévenir et traiter à temps les maladies de la prostate que de subir leurs complications. Tel est le grand message que l’AFU souhaite transmettre au grand public via une campagne d’information. Des affiches invitant les hommes à s’informer sur leur prostate avant qu’il ne soit trop tard sont visibles dans les cabinets médicaux et les services hospitaliers d’urologie. De multiples manifestations et des rencontres avec les urologues sont également organisées en France.
Cette campagne d’information est, plus que jamais, nécessaire. Car beaucoup d’hommes ignorent tout ou presque du fonctionnement de la prostate. Et les maladies prostatiques sont bien plus fréquentes qu’on ne le pense. Par exemple, l’hypertrophie bénigne de la prostate (HBP) concerne 1 homme sur 7 entre 40 et 49 ans et 1 sur 2 entre 60 et 69 ans. Quant à la prostatite (infection et inflammation de la prostate), elle est à l’origine de 2 millions de consultations en France, chaque année.
Contrairement à ces pathologies, le cancer de la prostatite évolue en silence. « Malheureusement, lorsque le cancer de la prostate donne des signes cliniques, il est souvent trop tard pour le guérir. Car il est à un stade avancé. Dans ce cas, il existe, tout de même, des thérapeutiques permettant de contrôler la maladie et son évolution. Toute la difficulté consiste alors à traiter et essayer de détecter le cancer de la prostate, à un stade précoce. Un stade où il ne présente pas de signes cliniques », rappelle le Pr Laurent Salomon, urologue au CHU Henri Mondor, à Créteil.
Vers un dépistage organisé.
Aujourd’hui, la détection précoce du cancer de la prostate repose sur un toucher rectal et un dosage du taux de PSA dans le sang dont le rythme de réalisation reste à préciser. Selon l’étude ERSPC**, son bénéfice en termes de survie spécifique est démontré chez les hommes de 55 à 69 ans, au prix d’un risque de surtraitement. Chez les hommes à haut risque de cancer de la prostate (origine afro-antillaise, antécédent familial), ce dépistage est recommandé à partir de 45 ans. Toutefois, il n’est pas conseillé chez ceux dont l’espérance de vie est estimée inférieure à 10 ans, en raison d’un âge avancé ou de comorbidités sévères. « Actuellement, le taux de pénétration des campagnes de dépistage individuel du cancer de la prostate est de 70 %. Or dans ces 70 %, certains hommes demandant un dosage de leurs taux de PSA ont plus de 75 ans. Ce test ne leur est plus utile. L’AFU plaide donc pour un dépistage organisé du cancer de la prostate », souligne le Pr Pascal Rischmann, Président de l’AFU.
Dans les années à venir, une évaluation plus précoce et ciblée du risque de développer un cancer de la prostate devrait être mise en place. La fréquence des tests serait fonction du résultat du premier PSA, dosé avant l’âge de 50 ans. Par ailleurs, à 60 ans lorsque le taux de PSA est inférieur à 1 ng/ml, le risque de décéder d’un cancer de la prostate est inférieur à 2 %. Ce qui devrait conduire à arrêter tout dosage de PSA ultérieur.
Si le toucher rectal et le dosage du PSA sont les deux moyens de dépistage, seule une biopsie prostatique permet d’affirmer avec certitude la présence du cancer. « Pour être diagnostiqués à temps, les hommes doivent adopter une attitude préventive. Et chasser les a priori. Beaucoup pensent – à tort – que les traitements des maladies de la prostate nuisent à leur sexualité. En général, ceux-ci sont destinés aux pathologies graves telles que le cancer. Au contraire, pour toutes les autres maladies prostatiques, les traitements améliorent souvent les symptômes urinaires et la qualité de vie sexuelle des patients », conclut le Pr Rischmann.
* La 6e Journée de la prostate s’inscrit dans le cadre de la Semaine européenne de l’urologie. Informations sur le site de l’AFU : www.urofrance.org.
** ERSPC est la première étude européenne montrant une réduction de la mort suite au dépistage par PSA du cancer de la prostate. Source : Screening and Prostate-Cancer Mortality in a Randomized European Study. Fritz H. Schröder and al.N Engl J Med 2009;360:1320-8 NEJM. Org march 18, 2009.
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