L’INCa et les partenariats de recherche

Bénéficier de nouveaux médicaments à un stade précoce

Publié le 10/06/2009
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Crédit photo : VOISIN/PHANIE

DANS LE DOMAINE de la recherche sur le cancer, la France a bonne réputation. De fait, elle bénéficie de groupes coopérateurs dynamiques et d’associations spécialisés par pathologie (lymphome, leucémies…) particulièrement reconnus en recherche clinique. Et d’une dizaine de centres accueillant les patients dans le cadre d’essais de phase I et II de nouveaux médicaments. « Le professionnalisme de ces centres spécialisés en cancérologie est unanimement reconnu. Les industriels optent très volontiers pour la France lorsqu’il s’agit du développement de nouveaux médicaments. Quant à la recherche académique française, elle reste, elle aussi, très prisée : les industriels étrangers se tournent vers les groupes français. Ils savent qu’ils peuvent compter sur un accompagnement des essais cliniques de qualité : imagerie, biologie, pharmacogénétique, pharmacocinétique… », note le Pr Calvo.

Pour améliorer la coopération public/ privé au niveau de la recherche translationnelle, l’INCA a notamment organisé l’année dernière un symposium avec le Leem Recherche qui a remporté un vif succès.

« Nous avons voulu faire présenter sur différents sujets la vision des académiques et celle des industriels. Outre les directeurs du développement des grandes entreprises internationales (Amgen, Pfizer, Roche…), les équipes académiques françaises étaient aussi présentes. Ces dernières ont présenté leurs grandes avancées en collaboration - ou indépendamment - de l’industrie pharmaceutique. Nous avons alors eu la confirmation que les laboratoires souhaitent travailler avec les chercheurs et institutions français. Nous allons organiser à nouveau ce type de symposium prochainement. »

Un grand programme de génomique du cancer.

L’INCa développe, par ailleurs, des partenariats de recherche solides avec les laboratoires.

« Nous nous sommes, par exemple, engagés dans un grand programme de génomique du cancer : Roche financera cette recherche purement académique à hauteur d’1 million d’euros pendant cinq ans. De notre côté, dès que les résultats seront disponibles, nous les mettrons à disposition de la communauté scientifique internationale pour accélérer le processus de recherche », indique le Pr Calvo.

L’INCa s’est également investi sur un certain nombre de partenariats public/ privé pour des programmes touchant à la thérapeutique. « En matière de recherche fondamentale, nous avons, entre autres, participé au financement de travaux français réalisés dans un laboratoire de l’Inserm à l’IGR (Villejuif, Dr Vainchenker), portant sur la mutation du gène JAK2 dans la polyglobulie de Vaquez. Ce laboratoire a mis au point les tests - aujourd’hui appliqués partout en France - pour dépister cette mutation dans la polyglobulie et la thrombocythémie. Cette découverte a permis aux industriels de développer des inhibiteurs de JAK2. Aujourd’hui, des essais cliniques en phase précoce sur ces médicaments sont développés en France en collaboration avec les hématologues français », souligne le Pr Calvo.

Enfin, L’INCa est désormais partenaire du National Cancer Institute américain. « Au même titre que les centres académiques américains, nous proposons désormais des développements de médicaments aux grands laboratoires internationaux. Cela permet à la France de bénéficier de nouveaux médicaments en développement à un stade très précoce », conclut le Pr Calvo.

HÉLIA HAKIMI

Source : lequotidiendumedecin.fr