« NOUS AVONS cherché à comprendre pourquoi les patients atteints de cancer pancréatique répondent médiocrement à la chimiothérapie par gemcitabine, la norme thérapeutique mondiale pour ce cancer », explique au « Quotidien » le Dr David Tuveson (Institut de Recherche de Cambridge, Royaume-Uni), qui a dirigé ce travail en collaboration avec une équipe internationale de chercheurs. « Les patients souffrant de cancer du pancréas se trouvent dans une situation difficile, due en grande partie à l'inefficacité des options médicales qui sont disponibles pour les aider. »
« Notre travail est le premier à comparer des modèles murins traditionnels de cancer pancréatique transplanté à des modèles d'adénocarcinome canalaire du pancréas chez la souris génétiquement manipulée (souris KPC, qui exprime les allèles mutants Kras et p53 dans les cellules pancréatiques).
Tandis que les modèles transplantés répondent bien à la chimiothérapie par gemcitabine, le nouveau modèle de souris KPC y répond médiocrement, de façon similaire à notre expérience en clinique. Nous avons découvert que la faible réponse du modèle souris KPC à la chimiothérapie est probablement due à la mauvaise délivrance intratumorale de la chimiothérapie, et un examen minutieux d'échantillons tumoraux humains est venu confirmer que les tumeurs pancréatiques ductulaires contiennent très peu de vaisseaux sanguins mais une grande quantité de stroma qui forme le tissu de soutien trouvé dans les tumeurs. »
L’absence de vaisseaux sanguins.
« Cela dévoile l'absence de vaisseaux sanguins comme une barrière potentielle à la délivrance de la chimiothérapie aux patients. En étudiant de nouveaux agents qui réduisent le stroma tumoral, nous avons eu la surprise de découvrir que cela entraîne une augmentation du nombre des vaisseaux sanguins de telle façon que la chimiothérapie est alors délivrée de façon plus optimale avec un bénéfice de survie dans le modèle souris KPC. »
Des implications cliniques.
« Notre approche qui consiste à réduire le stroma afin de majorer la délivrance, et donc l'efficacité, de la chimiothérapie peut maintenant être évaluée chez les patients, étant donné que de tels agents inhibant la prolifération du stroma sont actuellement en évaluation clinique. Ces agents sont des inhibiteurs de la voie du signal Hedgehog. »
« Parmi nos prochains objectifs, nous voulons voir si d'autres chimiothérapies sont supérieures à la gemcitabine, maintenant que nous avons une proposition d'approche pour majorer la délivrance médicamenteuse ; nous voulons aussi comprendre les mécanismes qui sous-tendent l'augmentation de la vascularisation. Enfin, nous avons hâte de participer à des études cliniques qui évalueront ces résultats précliniques prometteurs », poursuit le chercheur.
« Je tiens à souligner que ce travail n'a pu être réalisé que grâce aux efforts extraordinaires d'une équipe internationale de chercheurs, basés notamment au Royaume-Uni (hôpital d'Addenbrookes, Cambridge), aux États-Unis (hôpital Johns Hopkins, Baltimore ; Centre du Cancer MD Anderson, Houston ; Université de Pittsburgh ; centre de recherche du Cancer Fred Hutchison, Seattle) et en Allemagne (Université de Dresden). L'équipe et les institutions qui ont financé ce travail (principalement le Centre de Recherche du Royaume-Uni, la Fondation Lustgarten et le National Institute of Health aux États-Unis) travaillent en collaboration pour élargir ces résultats et les transférer aussi vite que possible au traitement clinique. »
Sciencexpress 21 mai 2009, Olive et coll.
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