Selon une étude américaine parue dans « JAMA Oncology » (1), les patients atteints de cancer du poumon avancé sont associés à une meilleure survie lorsqu'ils reçoivent des soins palliatifs entre 1 mois et 1 an après le diagnostic par rapport à ceux qui n'en reçoivent pas. Ces résultats incitent à intégrer pour un plus grand nombre de patients les soins de support de manière précoce, en complément des soins curatifs.
Une étude randomisée parue dans le « New England Journal of Medicine » en 2010 (2) et menée sur 151 patients avait déjà mis en évidence le fait que les patients recevant des soins palliatifs précoces présentaient une survie plus longue par rapport à ceux recevant des soins standard. « Cette nouvelle étude renforce ce message, commente pour le « Quotidien » le Pr Benjamin Besse, oncologue à Gustave Roussy. Par ailleurs, les soins de support apportent un bénéfice très clair en termes de qualité de vie, aspect non abordé ici ».
Une population très sélectionnée
L’étude du « JAMA » a inclus 23 154 patients pour lesquels un cancer du poumon de stade IIIB ou IV a été diagnostiqué entre janvier 2007 et décembre 2013 (âge moyen de 68 ans). Ces patients – 98 % sont des hommes – ont été pris en charge par le système de soin intégré américain des vétérans (Veterans Affairs Health Care System).
« Une des limites de l’étude est de porter sur une population très sélectionnée, constituée quasi exclusivement d’hommes et de fumeurs ou d’anciens fumeurs, et traitée principalement par chimiothérapie, ce qui ne correspond pas à la population que nous traitons en pratique », relève le Pr Besse.
Au total, 57 % des patients ont reçu des soins palliatifs (leur nature n’a cependant pas été définie dans l’article). Une diminution de la survie a été observée chez les patients ayant reçu des soins palliatifs dans le mois qui a suivi le diagnostic.
« Ce résultat n’est pas surprenant, car les patients qui reçoivent ces soins si précocement ont généralement un mauvais pronostic », souligne l’oncologue.
Évaluer les besoins
Les patients qui ont reçu des soins de support entre 1 mois et 1 an après le diagnostic ont en revanche été associés à une meilleure survie, comparé aux patients n’en ayant pas reçu. Aucun bénéfice n’a été retiré pour les patients qui en recevaient tardivement, après 1 an. Le moment choisi pour instaurer les soins palliatifs semble donc déterminant.
(1) D. R. Sullivan et al., JAMA Oncol, doi: 10.1001/jamaoncol.2019.3105, 2019.
(2) J. S Temel et al., N Engl J Med, doi: 10.1056/NEJMoa1000678, 2010.
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