En paraphrasant une maxime footballistique souvent utilisée à l’égard des Allemands, on pourrait définir le Nobel de médecine comme une récompense qui met en compétition chaque année des personnalités du monde médical et de la recherche… Et à la fin c’est toujours l’Amérique qui gagne ! Et de fait, les statistiques parlent d’elles-mêmes. Depuis 1901 – premier millésime de la prestigieuse distinction- une fois sur deux, l’Institut Karolinska est allé chercher le récipiendaire Outre-Atlantique. La tendance s’est accrue récemment, 7 Nobels de médecine sur 10 ayant été raflés par un neveu de l’Oncle Sam depuis 2009 ! Cette année, la presse suédoise tablait pourtant sur une Française, Emmanuelle Charpentier, microbiologiste à l’origine de la technique CRISPR-Cas9. La découvreuse des « ciseaux moléculaires » couronnée l’année même où la France révise ses lois de bioéthique ? Cela aurait quand même été un symbole fort des innovations de rupture dont le vieux continent est encore porteur.
Ce n’est peut-être que partie remise, même si cette trouvaille est au cœur d’une bataille de brevets… Mais n’anticipons pas. A la place, l’Institution de Stockholm a préféré mettre en avant les promesses de l’immunothérapie en désignant deux co-titulaires, un Américain et un Japonais. Cette perspective thérapeutique n’est pas efficace pour tous les cancers, mais elle confirme une révolution en marche avec 800 essais cliniques en cours et plus de 30 médicaments en développement… Autant dire que l’Académie Nobel a tapé dans le mille, alors même que le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) faisait état mi-septembre d’une véritable explosion de la maladie, avec plus de 18 millions de nouveaux cas dans le monde et près de 10 millions de décès en 2018, un homme sur cinq et une femme sur six devant en être un jour atteint…
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