Le 21 novembre, la Ligue contre le cancer et ses partenaires* ont dévoilé leur plan d'actions pour la prévention des cancers à l'occasion des 1ers États généraux dédiés à cette thématique. Les 11 propositions phares qui ont découlé d'un an de concertation sont réunies dans un livre blanc.
Alors que cet événement survient vingt ans après le succès des 1ers États généraux des malades atteints de cancer, le Pr Jacqueline Godet, présidente de la Ligue, évoque d’ores et déjà « une journée fondatrice » et une « date historique ». Résolument optimiste, elle a déclaré : « Aujourd'hui se joue la possibilité de l'émergence des premières générations sans cancer. »
Une politique efficace, inclusive et équitable
Lors de cette journée, une place prédominante a été accordée aux enfants, citoyens en devenir directement concernés par la prévention. Dans le cadre de l'opération « un Comité, une école », ils ont été plus de 3 000, âgés de 9 à 14 ans et venant de toute la France, à réfléchir aux facteurs de risque de cancer et à des propositions concrètes pour faire reculer le cancer.
Quelques-unes d'entre elles ont été présentées, des plus sensées (interdiction des pesticides, augmentation du prix de l'alcool, développement des pistes cyclables…), aux plus radicales (interdiction des cigarettes, amendes de 200 euros pour ceux qui fument dans les lieux publics…) en passant par les plus insolites (téléréalités où les participants serviraient enfin d'exemple…). Ils en ont également appelé à l'exemplarité de la part des adultes.
Le Pr Godet a salué « leur détermination et leur exigence stupéfiantes » et a assuré avoir pris en compte leurs réflexions dans les 11 propositions. Chacune de ces propositions a été déclinée en plusieurs actions concrètes à mettre en œuvre. « L'ensemble de ces propositions a vocation à servir une politique de prévention efficace, inclusive et équitable », souligne le Pr Godet, tout en mettant l'accent sur les populations les plus vulnérables.
La Ligue et ses partenaires préconisent notamment de réduire les inégalités, d'allouer 10 % des dépenses nationales de santé à la prévention organisée (contre moins de 3 % actuellement), de rendre obligatoire et gratuite la vaccination HPV pour les filles et les garçons au collège et de développer un Toxiscore, sur le modèle du Nutriscore, qui permettrait de connaître la composition de tous les produits du quotidien (ménagers, cosmétiques, textiles…). La Ligue a aussi affirmé son souhait de « dénormaliser » les facteurs de risque majeurs que sont le tabac et l'alcool.
Par ailleurs, le Pr Godet a présenté le concept d'« exposome » : « nous souhaitons que chaque individu puisse avoir une information claire sur le cumul de risques de cancer auquel il est exposé depuis sa naissance ».
Bien cibler les messages de santé
Alors que la volonté d'informer et de sensibiliser le public tout au long de sa vie est bien présente, le Pr Axel Kahn a rappelé la nécessité de bien cibler les messages en fonction des populations afin qu'ils soient perçus avec efficacité. « Informer est indispensable, mais pas suffisant », estime-t-il.
« Nous allons veiller à être entendu par les pouvoirs publics et à ce que nos propositions soient mises en place », assure le Pr Godet. Pour que l'adage « Mieux vaut prévenir que guérir » prenne enfin tout son sens, alors que quatre cancers sur dix pourraient être évités. Cette journée de restitution s'est déroulée au Conseil économique, social et environnemental (CESE), qui s'est associé à la Ligue.
*INCa, Santé Publique France, École des hautes études en santé publique (EHESP), Fédération Hospitalière de France (FHF) Cancer, Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), UNICANCER et Académie nationale de médecine
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