Grossesse et cancer du sein entretiennent une relation complexe

Selon une étude allemande présentée au 11e congrès annuel international de l’AACR (Anaheim, Californie), une augmentation des concentrations d’hormones de grossesse, l’estradiol et la progestérone, serait associée à un risque accru de cancer du sein négatif pour les récepteurs hormonaux (HR-) avant l’âge de 50 ans.

On sait que la grossesse influence le risque de cancer du sein mais cette association est complexe et les mécanismes sous-jacents sont inconnus. La compréhension des mécanismes qui sous-tendent l’effet protecteur de la grossesse sur le risque de cancer peut constituer la base d’une prévention primaire du cancer du sein.

Annekatrin Lukanova et coll. ont utilisé une cohorte suédoise (Northern Sweden Maternity cohort) pour conduire une étude cas-contrôle auprès, d’une part, de 417 femmes contrôles et, d’autre part, de 223 femmes ayant eu des prélèvements sanguins pendant le premier trimestre d’une grossesse et qui ont eu plus tard un cancer du sein. Environ trois quarts de ces cancers étaient HR+.

Les chercheurs ont étudié deux groupes d‘hormones. Dans le premier groupe, estradiol, estrone et progestérone, dont les concentrations sont élevées au cours de la grossesse. Dans le second, la testostérone et l’IGF-1, dont les concentrations en début de grossesse sont similaires à celles d’avant la grossesse.

Premier résultat : les taux circulants d’IGF1 et de testostérone sont directement associés à un risque de cancer du sein HR+, ce qu’indiquaient déjà les études en dehors de la grossesse.

Deuxième résultat : des taux d’estradiol et de progestérone élevés au cours de la grossesse sont associés à risque majoré de cancer du sein HR négatif avant 50 ans.

Etant donné le petit nombre de femmes incluses dans cette étude et le fait que seuls le début de grossesse a été pris en compte en ce qui concerne les hormones, des travaux complémentaires sont nécessaires.