Cancer du sein

La Bande à Blandine brise les tabous

Publié le 11/10/2011
Article réservé aux abonnés

DE NOTRE CORRESPONDANTE

Malgré des campagnes régulières en faveur du dépistage du cancer du sein, les taux de participation reste anormalement bas dans le secteur de Lens. À peine 40 % des femmes passent régulièrement une mammographie, contre 70 % au plan national. En cause : la peur de l’examen, la crainte des résultats, ou encore la pudeur... Autant de freins qui expliquent la consultation tardive des femmes, à un stade souvent avancé.

Pour briser les tabous et convaincre ses congénères de ne pas attendre qu’il soit trop tard, Blandine Buquet a lancé une association, La Bande à Blandine, qui milite sur le terrain. « Une de mes amies confrontée à des problèmes de santé retardait constamment l’échéance de la mammographie. J’ai réalisé qu’elle redoutait l’examen, et les mauvaises nouvelles qui risquaient de l’accompagner. Il m’a fallu une année pour la convaincre d’y aller », explique Blandine Buquet qui a mesuré à cette occasion l’importance de la sensibilisation.

Déjà impliquée dans la vie associative, elle décide de s’attaquer au problème. Après une formation dispensée par le CIRM ( Carrefour d’initiative et de réflexion sur la vie affective et sexuelle et la maternité), là voilà devenue « personne relais auprès de la population ». Sa mission : dédramatiser le dépistage en allant à la rencontre des femmes, sur le terrain.

« Le vocabulaire fait peur : les femmes associent le dépistage au cancer. Elles ont aussi des représentations très inquiétantes de la maladie. Il faut en parler avec elles, pour les convaincre sans les braquer. »

Afin d’amorcer plus facilement le dialogue, Blandine Buquet a réalisé avec quelques autres femmes de l’association un roman-photo intitulé « L’avis de Rose », présentant toutes les préventions de Rose à l’égard de la mammographie. Gêne, crainte de l’inconnu, peur des résultats… Le personnage du roman trouve de multiples raisons pour reporter sans cesse l’examen… Une situation à laquelle peuvent s’identifier de nombreuses autres femmes.

Armée de son roman-photo, Blandine sillonne le bassin minier avec sa bande, à la rencontre des femmes. Elle est présente lors des forums d’associations, ou d’événements sportifs, discute à la sortie des écoles ou dans les centres sociaux.

Pour l’opération Octobre Rose, l’association est sur le pont, participant à une grande marche nordique et à une exposition photo sur le thème du dépistage. Avec d’autres bénévoles, elle a même adapté son roman-photo au théâtre, en montant une pièce interactive en quatre scènes, entrecoupées de questions-réponses.

Encouragée par l’impact de cette sensibilisation – le taux de participation au dépistage a augmenté de 5 points –, la Bande à Blandine s’attaque à présent au cancer du col de l’utérus. Avec le concours de lycéens lensois, elle prépare une bande dessinée sur le sujet, en partenariat avec la médecine scolaire et le planning familial. Sortie prévue courant 2012.

contact@labandeablandine.org.

FLORENCE QUILLE

Source : Le Quotidien du Médecin: 9022