La Haute autorité de santé (HAS) s'est déclarée favorable au remboursement de la prostatectomie totale robot-assistée, bien qu'elle considère qu'il s'agit d'une technique « sans valeur ajoutée démontrée par rapport aux autres modalités opératoires », selon une évaluation mise en ligne le 22 décembre. Sur la demande de la direction générale de l'offre de soin (DGOS), la HAS devait évaluer scientifiquement l’efficacité et la sécurité de cette technologie, définir les modalités d’organisation et les impératifs de formation et préciser quelles sont les données manquantes.
En termes d’efficacité, la HAS estime qu'il n’existe pas de données sur la survie globale de la prostatectomie totale par chirurgie robot-assistée. Il n’existe pas non plus de données sur la survie sans progression. Enfin, en termes de sécurité, le nombre d’études comparatives rigoureuses disponibles s'est révélé trop faible pour conclure à un sur-risque d’effets indésirables graves. Cette absence de données est assez étonnante : la technique existe en France depuis 15 ans.
La HAS considère que des études prospectives comparatives bien menées et un suivi à long terme des patients demeurent nécessaires. Elle préconise aussi la mise en place d’un système d’assurance qualité de procédures dédié, et la standardisation du contenu des formations initiales et continues.
En France, on estime que près de 20 000 prostatectomies totales sont menées chaque année. La prostatectomie totale robot-assistée, réalisée par laparoscopie ou cœlioscopie, est en plein essor. Le nombre d'établissements de santé équipés en robot chirurgical est passé de 39 en 2011 à 84 en 2015. Et ce serait près de 40 % des prostatectomies totales qui auraient été réalisées avec cette technique en 2015.
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