DE NOTRE CORRESPONDANT
FONDÉ il y a tout juste quinze ans à Strasbourg, par le Pr Jacques Marescaux, l’Institut de recherche sur les cancers de l’appareil digestif ( IRCAD) a acquis une renommée mondiale dans le domaine de la téléchirurgie et de la synergie entre les techniques chirurgicales, la robotique, l’imagerie et l’informatique. L’institut strasbourgeois, qui forme chaque année plus de 3 500 chirurgiens du monde entier à ces domaines, a été à l’origine de très nombreuses innovations, à l’image par exemple de la première opération chirurgicale à distance entre Strasbourg et New York, en 2001, ou bien de la première intervention chirurgicale par voie naturelle, permettant d’éviter toute cicatrice,en 2007.
L’IRCAD s’est dotée il y a quelques mois d’un nouveau système d’IRM, qui permet désormais aux radiologues de réaliser des interventions chirurgicales percutanées sur le patient à l’intérieur même du tunnel d’IRM, et donc de profiter en temps réel de toutes les images fournies par ce dernier. Déjà pratiquée à l’aide d’imagerie échographique ou par rayon X, l’imagerie interventionnelle voit ses perspectives largement multipliées par le recours à l’IRM. L’appareil a été acquis pour l’équipe de recherche en robotique médicale du Pr Michel de Mathelin et installé dans le service de radiologie du Pr Afshin Gangi. Ce dernier est spécialisé dans les interventions percutanées permettant notamment des infiltrations, des biopsies, des thermo- et cryo-ablations de tumeurs ou des vertébroplasties.
Soins, recherche et formation.
Au-delà de l’intérêt médical et scientifique des techniques qu’il permet de mettre en uvre, ce nouvel équipement se distingue aussi par l’originalité de son mode de fonctionnement. Il est en effet utilisé pour moitié à des fins de soins, et pour moitié à des fins de recherche fondamentale et de formation. Il a bénéficié pour cela d’un partenariat original et d’unfinancement associant notamment le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, l’université de Strasbourg, les collectivités locales alsaciennes, le CNRS et les Hôpitaux universitaires de Strasbourg.
Cette plateforme d’IRM interventionnelle est une première en Europe, souligne l’IRCAD , mais constitue aussi, à Strasbourg, la première étape d’un programme de recherches plus vaste, qui se complétera par l’acquisition d’une nouvelle IRM 3 Tesla dédiée aux neurosciences et des investissements dans le domaine de l’imagerie et de la robotique médicale. Rappelons que ces domaines font partie des objectifs du pôle de compétitivité Alsace Biovalley- Innovations thérapeutiques, qui a contribué à accroître les financements associant l’État et la région pour ces disciplines. Inaugurée le 24 novembre, la plateforme IRM fonctionne depuis le printemps 2009, les premières formations internationales à ces techniques étant programmées, elles, pour début 2010.
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