GLANDE HÉTÉROGÈNE, la prostate peut être le siège d’une hypertrophie bénigne de la prostate (HBP) ou d’un cancer. L’HBP qui se développe au centre de la prostate va rapidement entraîner des symptômes contrairement au cancer qui, se développant en périphérie, ne commence qu’à être parlant à un stade métastatique, lorsqu’il est trop tard pour un traitement à visée curative.
L’interrogatoire est un élément indispensable de la consultation. Il recherchera l’existence ou l’absence de signes fonctionnels : des signes obstructifs cervico-prostatiques (faiblesse du jet, retard à l’initiation du jet, mictions en plusieurs temps, sensation de mauvaise vidange vésicale) ou des signes d’irritation vésicale (pollakiurie nocturne, diurne, besoins impérieux, fuites par impériosité). Cet interrogatoire recherchera également l’existence d’antécédents familiaux de cancer.
Le toucher rectal permettra également de différencier HBP et cancer. En effet, si dans l’HBP, la prostate est augmentée de volume de manière régulière et garde sa consistance élastique et des contours réguliers, une prostate à la consistance modifiée, plus dure, asymétrique, avec des contours irréguliers et un nodule induré est très fortement suspecte.
« Bien souvent c’est le dosage du PSA qui sera le signe d’alarme et une valeur au-dessus du seuil de 4 ng/ml est très fortement évocatrice de cancer de la prostate, la suspicion s’installant dès 3 ng/ml avant 65 ans » explique le Pr Arnauld Villers, urologue à l’hôpital Huriez de Lille. « Lorsque cette valeur seuil est dépassée l’examen clinique recherchera une asymétrie et une induration de la prostate et le médecin orientera son patient vers un urologue afin que des biopsies prostatiques soient réalisées. »
Dépistage individuel.
Aujourd’hui encore, se pose la question de l’intérêt d’un dépistage de masse. Si celui-ci n’est toujours pas recommandé, en revanche un dépistage individuel s’impose et tout médecin généraliste doit le proposer et l’expliquer à ses patients masculins de plus de 50 ans, en leur proposant un dosage du PSA. Les patients dont le PSA dépasse la valeur seuil de 4 ng/ml devront être adressés à un urologue qui décidera ou non de la poursuite des investigations et de l’attitude thérapeutique à adopter. « Enfin, il faut désormais avoir à l’esprit que même si les progrès thérapeutiques ont permis de faire chuter la mortalité par cancer de la prostate, il est désormais admis et reconnu que du fait de l’évolution lente du cancer de la prostate, certains cancers, notamment au stade de microfoyers ou chez les patients les plus âgés, peuvent ne nécessiter qu’une simple surveillance. Lorsqu’un dosage du PSA est demandé le patient doit déjà être informé de cette éventualité. »
Pr Villers : pas de conflits d’intérêt.
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