Cette étude préfigure-t-elle la fin de la radiothérapie adjuvante après prostatectomie ? Pour les hommes ayant subi cette intervention suite à un cancer de la prostate localisé, les premiers résultats de l’étude RADICALS-RT, publiée en septembre, plaident pour une surveillance seule avec radiothérapie de rattrapage en cas de récidive.
Cette approche s’avère aussi efficace qu’une radiothérapie adjuvante, les événements secondaires en moins. De fait, si de nombreux hommes souffrent de fuites urinaires et de rétrécissement de l'urètre après prostatectomie, leur risque est accru lorsque la radiothérapie est également administrée.
L’étude a porté sur 1 396 patients ayant subi une prostatectomie radicale pour un cancer de la prostate localisé, randomisés en deux groupes, le premier bénéficiant d’une radiothérapie adjuvante dans les mois suivants (n = 697), le second groupe d’une surveillance avec radiothérapie de rattrapage en cas de récidive (élévation des PSA ; n = 699).
À évaluer sur le long terme
Il est trop tôt pour avoir un résultat concernant le critère principal de jugement de l’étude : l’absence de métastases à 10 ans. Mais les critères secondaires montrent que la survie sans progression à 5 ans est comparable dans les 2 groupes (85 % versus 88 %), ainsi que le taux d’hormonothérapie hors protocole à 5 ans (92 % versus 94 %). La survenue des événements secondaires est inférieure dans le groupe radiothérapie adjuvante. Le taux d’incontinence urinaire à 1 an est de 5,3 % (groupe radiothérapie) contre 2,7 % (groupe surveillance) et le taux de rétrécissement de l'urètre (grade 3/4) est de 8 % contre 5 %.
Ces résultats sont confirmés par ceux de la méta-analyse ARTISTIC, portant sur 1 074 hommes inclus dans le groupe radiothérapie adjuvante et 1 077 hommes dans le groupe radiothérapie de rattrapage. Les résultats préliminaires montrent que la survie sans récidive est comparable entre les 2 approches.
Pour le Dr Xavier Maldonado, de l'hôpital universitaire de Vall d’Hebron à Barcelone, Espagne, toutefois, « ces résultats sont les premiers à suggérer que la radiothérapie postopératoire du cancer de la prostate pourrait être évitée ou retardée chez certains patients. Ceci raccourcirait la durée du traitement pour ces patients et permettrait une meilleure utilisation des ressources puisque la radiothérapie actuelle est techniquement sophistiquée et donc coûteuse. Cependant, un suivi rigoureux serait nécessaire pour identifier les patients nécessitant une radiothérapie de rattrapage », souligne-t-il.
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