LE QUOTIDIEN DU MÉDECIN - Quelles ont été les orientations principales de la Ligue au cours de ces dernières années ?
LE Pr FRANCIS LARRA - Nous avons organisé en novembre 2008 la première Convention de la société face au cancer, qui a réuni plus de 4 500 représentants de la société civile et des pouvoirs publics. Celle-ci, en mettant en évidence les inégalités sociales face au cancer, a montré que le cancer n’était pas seulement un problème de santé mais aussi un problème de société. Une partie de ce qui a émergé de cette convention a nourri le plan Cancer II (2009-2013) lancé par Nicolas Sarkozy en novembre 2009, notamment de prendre en compte la qualité de vie après le cancer, car aujourd’hui 56 % des malades guérissent de leur cancer.
L’importance de prendre en compte et de favoriser le retour à l’emploi. Certains malades gardent après leur guérison un handicap qui peut poser des problèmes au moment de reprendre leur travail. Nous avons travaillé sur un certain nombre de mesures favorisant le maintien dans l’emploi ou la réinsertion professionnelle. Nous avons aussi mis l’accent sur la question de l’assurance lors de la contraction d’un prêt. La qualité de vie, c’est aussi bien sûr de faire des projets nécessitant de pouvoir emprunter. Or les assurances ne suivent pas et le refus est fréquent. Les statistiques sur les taux de survie auxquelles les banques se réfèrent datent de 15 ans et ne sont plus du tout adaptées ! La Ligue s’emploie à les faire évoluer. Nous avons été moteur dans la convention AERAS (Assurer et emprunter avec un risque aggravé de santé) signée par l’Etat, les établissements de crédits et les assureurs et les représentants de personnes malades. Cette convention vise à faciliter l’emprunt des personnes ayant ou ayant eu un grave problème de santé. De plus, la Ligue a mis en place le service AIDEA, qui aide les malades à constituer leur dossier.
Quoi d’autre encore dans l’intérêt des malades ?
Nous avons pu obtenir que le congé familial pris par un proche d’un malade puisse être rémunéré. Une plate-forme téléphonique a été mise en place avec un service d’écoute psychologique et juridique. De même qu’un forum sur Internet, 78 000 personnes s’y sont connectées depuis 2008.
Qu’est-ce qui fait la force de la Ligue et le fait qu’elle soit très écoutée ?
D’abord la qualité de notre expertise scientifique. Toutes les informations que nous publions par le biais de nos brochures entre autres sont rigoureusement validées. Ensuite notre puissant maillage territorial à travers nos comités départementaux. Cela nous permet d’avoir des actions de proximité et de faire remonter les souhaits à partir de la base. Cela facilite aussi notre travail de lobbying auprès des députés et des sénateurs. Lobbying qui s’exerce aussi auprès des ministères concernés.
Vous ne briguiez pas la poursuite de votre mandat, pourquoi ?
D’abord pour laisser la place aux nouvelles générations. Et puis, vous savez, la fonction de président de la Ligue est un très gros investissement personnel, qui nécessite d’être 4 jours par semaine à Paris. J’ai besoin de retourner sur le terrain et d’être au contact des malades et des ligueurs au sein de mon comité départemental dans le Maine-et-Loire.
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