LE CETUXIMAB est un anticorps monoclonal qui cible le récepteur du facteur de croissance épidermique (EGFR). La métaanalyse des essais CRYSTAL et OPUS comparant l’association Erbitux plus chimiothérapie standard ( FOLFIRI dans Crystal et FOLFOX dans Opus) à la chimiothérapie seule dans le cancer colorectal métastatique (CCRm) montre, en faveur de l’association Erbitux, un bénéfice significatif sur la survie : risque de décès réduit de 19 %, risque de progression diminué de 34 %, probabilité d’obtenir une réponse tumorale doublée.
Le bénéfice concerne les cancers à gène KRAS non muté ( 60 à 65 % des patients selon les estimations). La protéine KRAS est un élément clé d’une des voies de transduction intracellulaire. Dans le CCR, la présence d’un gène KRAS non muté constitue un biomarqueur prédictif de réponse au traitement Erbitux, thérapie ciblée qui, dans le cas des CCR, cible aussi un groupe de patients. Une sélection des patients pouvant espérer un bénéfice est possible ; l’annonce d’une option thérapeutique au patient souvent surinformé (mal ?) devra être prudente afin d’éviter faux espoirs ou désespoir.
Les progrès des techniques chirurgicales aidant, la population des patients éligibles pour une résection des métastases hépatiques s’élargit. Les essais CELIM et PORCHER montrent qu’Erbitux plus chimiothérapie néoadjuvante permet des taux de résection respectivement de 33 % 58 % chez des patients initialement inopérables.
* Essai FLEX dans le cancer du poumon
Une méta analyse de 4 études (dont l’essai FLEX) sur 2018 patients traités en première ligne pour un cancer pulmonaire non à petites cellules (NPCPC) montre que l’association cetuximab à différentes chimiothérapies à base de platine, comparée aux chimiothérapies seules, permet une réduction du risque de décès de 13 % dans les trois ans ; ce, quels que soient la chimiothérapie et le type histologique, avec une médiane de survie augmentée.
Moins de 30 % des NPCPC répondent à la chimiothérapie seule ; l’addition de cetuximab permet un taux de réponse de 45 % ce qui confirme que ce cancer reste très résistant souligne le Pr J.-L. Pujol (Montpellier). Des données qui pourraient relancer la procédure de demande d’AMM européenne dans cette indication.
*Tête et cou : essai EXTREME
L’essai EXTREME dans le traitement de première ligne des épithéliomas de la tête et du cou métastatiques et/ou récurrents montre qu’Erbitux associé une chimiothérapie permet (comparé à la chimiothérapie seule) une réduction du risque de décès de 20 % avec une médiane de survie augmentée de trois mois, une majoration de la survie sans progression significative (5,6 mois contre3,3).
« Depuis trente ans, c’est le premier traitement général à montrer un bénéfice sur la survie versus une CT seule », souligne le Pr J. B. Vermorken ( Belgique).
Dans les cancers localement avancés, l’association Erbitux - radiothérapie (essai Bonner) améliore le contrôle loco-régional (2 ans contre 14,9 mois avec radiothérapie seule) ; près de la moitié des patients sont en vie à cinq ans (46 % contre 36 %).
Pour les cancers localement avancés à haut risque de récurrence une triple association, radiothérapie, chimiothérapie et Erbitux, est en cours d’investigation.
Berlin ECCO 15 –ESMO 34. Symposiums et Media debate organisés par Merck Serono.
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