Dans le cancer de l’ovaire

Le nombre d’ovulations prédirait la mortalité

Publié le 08/07/2009
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Crédit photo : BSIP

LA PRÉCOCITÉ des premières règles et de nombreuses ovulations au cours de la vie seraient des facteurs prédictifs de mauvais pronostic dans le cancer de l’ovaire, selon des chercheurs des CDC américains (Centers for Disease Control and Prevention). Si des études antérieures avaient montré, à l’inverse, que certains facteurs de reproduction étaient protecteurs vis-à-vis du risque tumoral, très peu de choses étaient connues quant à leur influence sur la survie de ce cancer. Jusqu’alors il était admis que le risque de cette néoplasie gynécologique était moindre en cas de faible nombre d’ovulations, de parité élevée, de prise de contraception orale, d’hystérectomie et de ligature des trompes.

Ménarche avant 12 ans.

L’équipe dirigée par le Dr Cheryl Robbins a suivi une cohorte de femmes atteintes de cancer de l’ovaire et ayant participé précédemment à l’étude CASH (Cancer and Steroid Hormone). Sur les 410 femmes âgées de 20 à 54 ans incluses dans l’étude, près de 220 sont décédées au cours du suivi de 17 ans. Le taux de survie globale était ainsi de 48 % à 15 ans. Il est apparu que le nombre d’ovulations et l’âge des ménarches jouaient un rôle clef dans la mortalité de ce cancer. L’épidémiologiste américaine Robbins fait remarquer que la contraception orale, la grossesse et l’allaitement joueraient un rôle protecteur en bloquant temporairement les ovulations. De plus, les chercheurs ont constaté que les femmes ayant eu leurs ménarches avant l’âge de 12 ans présentaient un risque majoré de décéder par rapport à celles les ayant eues après 14 ans. « Il est ainsi prouvé que le nombre d’ovulations joue un rôle dans la survenue mais aussi dans la mortalité du cancer de l’ovaire », explique le Dr Robbins. Il serait désormais souhaitable de déterminer si le niveau du taux hormonal et la durée d’exposition sont des facteurs d’agressivité tumorale et/ou de résistance au traitement.

Cancer Epidemiology, Biomarkers and Prevention, édition en ligne.

 Dr IRÈNE DROGOU

Source : lequotidiendumedecin.fr