POUR ÉVITER à l’Italie d’être submergée par la crise, le ministre du Trésor Giulio Tremonti qui veut économiser 25 milliards d’euros d’ici à 2013, a concocté une véritable cure d’austérité pour son pays. Tous les secteurs vont devoir se serrer la ceinture à commencer par la santé.
Sur sa feuille de route, le ministre du Trésor a inscrit une baisse des dépenses de santé équivalente à 418 millions d’euros en 2011 et à 1,1 milliard en 2012. Un programme auquel s’ajoutent des coupes au niveau des dépenses pharmaceutiques (pour 1,2 milliard d’ici à 2012). Dans le détail, le plan peaufiné par le Trésor italien prévoit une réduction draconienne du personnel hospitalier qui commence par le licenciement des précaires et finit avec le blocus des turn-over. Au total, quelques 20 000 salariés seront mis à pied en deux ans. Ces coupes de personnel permettront au gouvernement d’économiser 628 millions d’euros, toujours d’ici à 2012. Elles seront assorties, petite cerise sur le gâteau pour les Italiens, d’un probable rehaussement du coût du ticket modérateur et de la suppression pure et simple de certains centres hospitaliers. « C’est un véritable coup de grâce pour la santé ! En réduisant les enveloppes, en limitant le personnel, l’exécutif joue avec la sécurité des patients », a tonné Livia Turco, membre de la commission parlementaire des Affaires sociales et ancien ministre de la Santé du gouvernement de centre-gauche de Romano Prodi en 2006.
Les médecins résistent.
Du coté des blouses blanches, déjà sur le pied de guerre, on entasse les sacs de sable et on creuse les tranchées. Les médecins défileront dans les rues de la capitale mercredi prochain 16 juin prochain et ils croiseront les bras pendant deux jours à la mi-juillet. Tout en préparant leurs slogans, les futurs manifestants commencent déjà à monter au créneau. C’est notamment le cas des oncologues. Le week-end dernier, les représentants de l’AIOM, l’association italienne des oncologues, ont profité du congrès mondial de l’ASCO, à Chicago, pour tirer la sonnette d’alarme. « Avec les réductions budgétaires, la qualité des soins pour traiter le cancer en particulier va s’effondrer notamment dans les régions méridionales où les coupes seront plus importantes », a expliqué Carmelo Iacono, président de l’AIOM, affirmant que les Italiens allaient être obligés de s’expatrier pour se faire soigner.
Des millions d’Italiens doivent descendre demain dans les rues de Rome pour protester contre la cure d’austérité. Le ministre de la Santé Ferruccio Fazio tente, lui, de calmer le jeu. « Nous n’avons pas l’intention de réduire la typologie ou la qualité des soins contre le cancer, l’une des grandes priorités du gouvernement Berlusconi », a-t-il affirmé. Le fait est que selon l’association « Vivre avec le cancer », le nombre de malades en 2010 devrait frôler la barre des deux millions d’Italiens. Soit autant d’électeurs pour Silvio Berlusconi dont la cote de popularité est actuellement au plus bas.
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