« AU COURS de l’exercice de leur profession, certains professionnels de la coiffure recherchent des lésions suspectes sur le cuir chevelu, le visage et le cou de leurs clients. De ce fait, ils pourraient être réceptifs à un programme d’éducation sur les cancers cutanés », observent les dermatologues investigateurs.
L’enquête a consisté à faire remplir un questionnaire à ces professionnels, ciblant leurs pratiques quant à l’observation des nævus chez les clients. Sur 304 contactés, il y a eu 203 retours (66,8 %).
Parmi les 203 qui ont répondu, 69 % rapportent être « quelque peu », ou « très probablement » à même de délivrer des informations sur les cancers cutanés à un client au cours d’un rendez-vous de coiffure. Et 49 % se déclarent « très » ou « extrêmement » intéressés à participer à une formation sur les cancers de la peau. Par ailleurs, 25 % indiquent échanger « souvent », voire « toujours » sur des sujets généraux touchant à la santé avec leur clientèle. Pour la plupart (71,9 %), ils répondent n’avoir pas suivi de formation sur les cancers cutanés, mais il y a un petit nombre d’entre eux qui délivrent une information sur la recherche de lésions cutanées suspectes à leurs clients.
Les habitudes de communication.
Aux questions portant sur l’observation habituelle de lésions suspectes, 37,1 % de ces professionnels de la coiffure ont surveillé le cuir chevelu de plus de la moitié de leurs clients ; 28,8 % ont observé le cou de plus de 50 % des clients ; et 15,3 % ont regardé le visage de plus de la moitié des clients.
Enfin, 58 % des participants indiquent avoir recommandé au moins une fois à un client d’aller voir un professionnel de santé pour un nævus anormal.
Les auteurs observent aussi que la fréquence d’observation des lésions cutanées des clients est associée non aux connaissances que les professionnels de la coiffure ont sur les cancers de la peau, mais aux habitudes de communication qu’ils ont, ainsi qu’à leur forme personnelle de surveillance de ces lésions sur eux-mêmes.
Les mélanomes du cuir chevelu représentent 6 % de l’ensemble des mélanomes, et la probabilité de survie à 5 ans est de 83 % pour les lésions détectées au stade 1, comparativement à 92 % pour les mélanomes sur des sites plus facilement visibles. C’est dire que tous les moyens de détection précoces sont à accueillir favorablement.
Arch Dermatol. 2011 ;147(10) :1159-1165.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024