DE NOTRE CORRESPONDANTE
RAREMENT l’information sur le cancer aura été si facilement accessible : en deux clics sur Internet, il est possible, depuis hier, d’obtenir, par exemple, une comparaison chiffrée et fiable de l’incidence et de la mortalité du cancer du sein dans les 27 États membres de l’UE. Nul doute que l’accès au site de l’OEC va contraindre à se poser des questions et relancer certains débats. C’est d’ailleurs l’objectif visé par le Dr Philippe Autier, biostatisticien au sein du groupe prévention (CIRC) et cheville ouvrière de cet observatoire. « Nous savons qu’en Europe, un des moteurs le plus important de la prise de décision est de se comparer aux pays voisins et se positionner dans un paysage aux approches de santé différentes », indique-t-il. « La première étape, poursuit-il, est donc d’avoir des données communes sur lesquelles tout le monde puisse se fonder et qui permettent de discuter de la manière dont les actions de prévention, comme le dépistage, agissent. Autrement dit, savoir où l’on va ! »
Outil politique.
Accessible en français ou en anglais, le site a donc vocation de représenter le socle commun de connaissances accessibles à tous, sur l’importance et l’évolution des cancers dans les pays européens. Rien de tel n’existait jusqu’à ce jour, ni en Europe, ni même aux États-Unis ou en Canada, pays pourtant réputés pour la performance de leurs statistiques en santé. Le CIRC, dont la vocation est aussi d’examiner la qualité des données collectées par les registres du cancer, validera celles fournies par les quelque 150 registres existant en Europe. L’OCE se servira également des statistiques de mortalité des États membres colligés par l’OMS ou Eurostat.
Pourrait-on le considérer comme un nouvel outil incontournable des politiques de santé ? « L’objectif d’un organisme tel que le CIRC est de rendre les données accessibles et de fournir des clefs de compréhension. Après, effectivement, il appartient aux décideurs de faire leur travail… », répond Philippe Autier. Un travail qui sera d’autant plus facilité que, dans un second temps, car « il s’agit d’un travail gigantesque », l’OEC envisage d’enrichir le site par des informations sur les causes d’augmentation et de diminution de certains cancers dans chaque pays.
* Créé en collaboration et avec le soutien du CLARA, du département du Rhône, du Grand Lyon et de la Direction générale de la santé et des consommateurs de la Commission européenne : http://eu-cancer.iarc.fr.
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