POUR MIEUX évaluer les enjeux de la recherche en prévention, la Fondation ARC a lancé en octobre 2012 une large consultation nationale. Deux tables rondes ont réuni des chercheurs de différentes spécialités, des entretiens de groupes (grand public, patients-aidants, médecins généralistes) et une plate-forme participative (www.preventiondescancers) le 17 décembre dernier, ont permis de recueillir les avis des différents acteurs. Le dispositif a été complété par un sondage IPSOS réalisé les 14 et 15 décembre 2012 auprès d’un échantillon représentatif de la population.
Cette consultation a révélé que les Français ont « une vision fataliste du cancer et une attitude résignée », souligne la fondation. Si 74 % des personnes interrogées se disent bien informées sur les risques liés au cancer, 70 % d’entre elles déclarent n’avoir jamais mis en place d’actions spécifiques de prévention des cancers. Pour plus d’un Français sur deux, « l’action individuelle n’est pas perçue comme constituant un levier efficace pour éviter la maladie », selon ce sondage. Ainsi 73 % des participants pensent qu’ils ne maîtrisent pas tous les risques liés au cancer et pensent (52 %) avoir de fortes chances de développer un cancer quels que soient leurs comportements.
S’ils identifient assez clairement les principaux facteurs de risque, les Français peinent à les hiérarchiser et à les pondérer. Globalement, pour eux les facteurs comportementaux, environnementaux et héréditaires se valent, « ce qui n’est pas exact », précise Jacques Raynaud, Président de la Fondation ARC.
Les internautes consultés sur la plate-forme estiment par ailleurs que les informations en matière de prévention sont « contradictoires » et que celles qui concernent les facteurs environnementaux sont « partielles ou partiales ». Sur les prédispositions génétiques perçues comme « très importantes » dans le développement des cancers, ils ont le sentiment d’un manque d’information.
40 % des cas de cancer pourraient être évités.
Face à ces Français peu mobilisés et fataliste la fondation Arc tient à rappeler les vérités essentielles : 40 % des cancers diagnostiqués sont liés au mode de vie et aux comportements des personnes. Concrètement, sur les 1 000 cancers diagnostiqués chaque jour en France au moins 400 d’entre eux pourraient être évités.
Le tabagisme, la consommation d’alcool, l’alimentation, l’inactivité physique, l’obésité, les infections virales ou bactériennes (hépatites, HPV, Helicobacter pylori) demeurent de loin les principaux facteurs de risque.
Les facteurs génétiques héréditaires sont quant à eux à l’origine de 5 à 10 % des cas de cancer.
Pour Axelle Davezac, Directrice générale de la fondation ARC, « il est important de bien hiérarchiser ces facteurs de risque et de rétablir la vérité pour lutter contre toute confusion de la part du grand public ».
La Fondation ARC, dans le cadre de ses programmes de financement de la recherche soutient déjà depuis longtemps des programmes de recherche en prévention. Elle souhaite aujourd’hui renforcer son action dans ce domaine et annonce, dès cette année que les financements affectés à cette thématique seront plus que doublés : 15 millions d’euros seront mobilisés pour la recherche en prévention pendant les trois prochaines années. Ces financements supplémentaires renforceront les actions déjà existantes de la Fondations et permettront de développer de nouveaux projets de recherche autour de 3 grands axes : la prévention des risques et l’étude des populations à haut risque de cancers, les sciences humaines et sociales appliquées aux déterminants psychosociaux de la prévention, les facteurs de risque environnementaux.
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